Comme syndicaliste je trouverais qu’il serait temps que les partenaires sociaux agissent enfin positivement au lieu de faire constamment obstruction à tous progrès, comme c’est le cas en France. Il ne sert à rien de rester inamovible dans un monde en pleine mutation. Il serait temps de trouver des solutions adaptées aux conditions actuelles et celles de demain. Il ne fait aucun doute qu’une partie du travail à effectuer sera un jour fait par les automates et les robots. Je déplore cette situation, mais il ne sert strictement à rien de s’y opposer. Personne n’a pu jusqu’à ce jour faire obstruction à l’évolution aussi mauvaise soit-elle. Il serait donc opportun de réfléchir comment agir dans de telles conditions. Je trouve tout à fait regrettable qu’un des plus importants droit de l’homme soit ainsi remis en question : celui du travail. Ce n’est pas seulement une question de revenu. Il est possible de s’imaginer que la machine soit en mesure de donner à chacun un socle financier. Mais c’est avant tout une question de dignité. Sans une activité bien précise l’homme fléchit, remet en question sa présence sur terre. Aussi ringard que puisse être ma pensée, l’homme ne peut pas se réaliser que dans les loisirs. Il doit servir à quelque chose ! C’est une réalité qu’on observe chez les rentiers, qui s’ennuient malgré des revenus acceptables. Il est dans la nature humaine de vouloir contribuer à la bonne marche de l’humanité, de pouvoir s’engager d’une manière ou d’une autre pour le bien de la communauté toute entière. Ce sont ces problèmes-là dont il faut débattre. Descendre dans la rue comme cela s’est passé hier pour marquer que son refus face à un code du travail, qui pourrait par certains points être injuste pour les salariés, est légitime, mais sans une réforme bien plus radicale du monde du travail, nous n’évoluerons pas, ce que je trouve néfaste.
Nous avons la tendance à repousser aux calendes grecques ce qui nous fait peur. Dans ce sens je trouve les réformes amorcées trop timides. Elles cimentent avant tout le statu quo sans remettre tout en question. Il est évident que la politique est frileuse lorsqu’il s’agit de la remettre complètement en question, ce qui serait au centre de mes revendications. Parlons enfin de ce qui nous touche vraiment. Il est évident qu’il faudra un jour mettre en discussion la question épineuse d’un revenu universel pour chacun, de l’enfant au vieillard. Pour les raisons que j’ai évoquées, il ne doit pas remplacer le labeur. Il ne peut qu’être un filet de retenue. Comme nous le savons, l’homme a tendance à tout détruire lorsqu’il ne se sent plus utile. C’est peut-être la vraie raison des guerres : tout reconstruire ce qui a été anéanti. C’est un cycle infernal qui pourrait en fin de compte assurer la survie de l’humanité. Si vous donnez un coup de pieds dans une fourmilières, vous verrez tout un peuple se remettre au travail sans faire une pause, sans réfléchir au pourquoi d’une telle action. Je pense que ce seraient les points essentiels qui définiront un jour nos rapports avec ce que je nommerais le monde du travail. Je trouverais bon que les syndicats fassent les premiers pas dans le sens de ce que j’ai évoqué au lieu de faire constamment barrage. Mais ce serait aussi le rôle d’Emmanuel Macron de suivre ce raisonnement !
pm