Neymar ne doit plus dormir de la nuit. Traîner sur chaque guibolles 111 millions d’euros, soit 222 millions pour un transfert probable au PSG, est une sacrée responsabilité. On n’a pas droit à l’erreur, pas de folles nuits passées dans des boîtes branchées, pas des descentes à ski sur les pentes de Chamonix, ne pas se laisser encanailler par des filles de joie. Il est un monument qui vaut son pesant d’or. J’adore le foot, bien moins ce genre de transaction qui ne peut que ravir les brokers, les émirs et les boss d’une mafia quelconque. Je ne vais pas parler de tous ceux qui au Brésil meurent plus ou moins de faim, car ils n’ont pas de boulot. Une telle comparaison, aussi justifiée soit-elle, ne tient pas forcément le cap, car la démesure des sommes versées pour un joueur, bouscule tout aspect moral. Ce qui se passe ici est comme la bulle qui menace d’éclater à Wall Street ou ailleurs. Celle des sociétés bidons qui ne produisent que du vent. Rien de vraiment palpable. Ce qui est inquiétant est le déséquilibre dans lequel s’aventure notre société. Monsieur Neymar est forcé d’être en bonne santé, de n’avoir jamais un accident, d’être un surhomme grassement payé. Il devrait toucher 40 millions par an de salaire, sans compter ses innombrables cachets. Le paradoxe dans tout cela, c’est qu’il est probablement l’idole des plus démunis. On ne lui tiendra pas rigueur d’être passé d’un excellent joueur à un veau d’or, adulé de tous ceux qui aimeraient ramasser les miettes d’un tel deal. Nous sommes dans l’empire des spéculateurs, de tous ceux qui n’ont aucun scrupule à se remplir les poches au détriment de ceux qui cherchent à être intègres. Pour moi Neymar décrit bien l’état des lieux dans lequel nous nous trouvons actuellement, celui du poker-menteur. Que compte vraiment le travail ? Pas bien lourd !

Ne me parlez surtout pas d’éthique. Elle a perdu son souffle pour laisser place à la roulette, où la morale ne pèse pas bien lourd. Neymar est un pion sur un échiquier qu’on pousse d’une case à l’autre. Et gare s’il ne fonctionne pas. Comment expliquer dans un tel contexte la valeur du travail?Les jeunes nous rirons au nez et nous traiteront de vendus, ce que nous sommes probablement. La classe ouvrière, les employés, les fonctionnaires qui se crèvent au labeur devraient boycotter le PSG, ils ne le feront pas, au contraire. Aucun supporteur montera sur les barricades. C’est bien cela qui m’inquiète le plus, d’autant plus que je ne sais pas comment je me conduirais si j’étais un émule de ce club. Probablement que moi aussi j’avalerais la couleuvre, bien que je sache que de telles affaires vont au détriment du football, pour moi un sport noble, où l’effort devrait être récompensé. S’il n’est plus qu’un âne « qui chie des écus d’or », je ne peux plus le prendre au sérieux. J’accepte parfaitement bien qu’il puisse être professionnel. Ce qui me gêne c’est le business. Neymar avec ses 25 ans est multimillionnaire . L’a-t-il vraiment mérité ? À mon humble avis un transfert d’Angela Merkel ou d’Emmanuel Macron ne rapporterait que des clopinettes ! Des êtres portant grandes responsabilités ne touchent qu’un infime pourcentage du salaire de Neymar. Est-ce justifié ? C’est bien cela qui met mal à l’aise.

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pm

http://tempsreel.nouvelobs.com/sport/20170802.OBS2898/10-choses-a-savoir-sur-neymar-le-joueur-le-plus-cher-de-l-histoire-du-foot.html

Pierre Mathias

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