Tout irait plus facilement en France, si les patrons et leurs employés n’étaient pas dans bien des cas à couteaux tirés. Comme ancien syndicaliste, je suis un partisan du contrat d’entreprise, une démarche pratiquée en Allemagne depuis longtemps. Mais il y a aussi des négociations au niveau des branches qui donnent une ligne générale, que ce soit au niveau des salaires, des conditions de travail ou des indemnités en tous genres. Mais cela nous a pas empêché d’adapter ces directives, qui ont été souvent négociées dans la douleur par les partenaires sociaux, aux conditions particulières de notre entreprise. Souvent il a fallu faire grève. Il y a bien eu de la grogne, mais pas au point de ne plus pouvoir nous asseoir autour d’une table. Une fois de plus je regrette qu’il ne semble pas être question de participation. Je pense qu’il est possible de réclamer de tout le monde des sacrifices, mais il faut les compenser avec la certitude que si les affaires marches bien, les employés et les travailleurs en tireront avantages. Les décisions ne peuvent pas être prises unilatéralement. Elles dépassent de loin le cadre salarial et social. Si les entrées d’argent s’amenuisent, les lésés se trouvent le plus souvent du côté du personnel.

La raison fondamentale que l’avenir d’une société doit être négocié entre les représentants du capital et les syndicats. Emmanuel Macron ferait bien d’aller plus loin dans ce sens. Ce qui compte ici, c’est de sortir d’une ambiance d’assistés. Je pense qu’il y aurait un travail psychologique à faire, afin de bien faire comprendre à tous, que la confrontation continue, ne laisse que des agressions derrière elle. C’est comme on le voit un grand travail pédagogique à faire, qui sort totalement des mœurs du mouvement ouvrier et patronal en France. C’est pourquoi dans un premier temps, j’essayerais de procéder en juxtaposant d’une part les accords par branche, de l’autre avec ceux des entreprises, comme je l’ai évoqué plus haut. Il ne sera pas possible de changer les mentalités par décrets, qu’on se le dise. En ce qui concerne les indemnités de licenciements sans raisons évoquées, le nouveau projet de loi voudrait qu’il soit fixé un socle minimum et maximum pour donner aux patrons plus de marge de manœuvre. L’argument majeur du Medef c’est que dans les conditions actuelles il sera de plus en plus difficile d’engager des CDI, Donc plus de sécurité de l’emploi. Je pense qu’on ne peut qu’aller dans cette direction en ayant des gardes-fous dissuadant les chefs d’entreprises de licencier du personnel à des fins de rentabilité. La moyenne de 24.000 € pour dix mois est trop basse. Autre obstacle : le désire de rendre prioritaire l’accord d’entreprise pas rapport à celui de la branche. Je pense qu’il faudrait revoir cette disposition. Pour ma part je suis d’avis de suivre le modèle allemand. Comme je l’ai évoqué au début de cet article, le cadre ne peut qu’être fixé dans son ensemble, c’est à dire par branche. Si ce n’était pas le cas, nous aurions un effet néfaste quant au dumping. Les entreprises ayant pu négocier des conditions plus favorables pourraient vendre leurs produits à plus bas prix. Je pense que ce qui se passe outre-Rhin est plus équitable pour tous, que ce soient les patrons ou les employés.

pm

http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/06/05/des-pans-majeurs-du-dialogue-social-d-entreprise-ne-se-deroulent-pas-dans-des-conditions-loyales_5138904_3232.html

Pierre Mathias

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