J’ai tout simplement choisi ce titre parce que je suis en colère. Les chefs d’État de l’UE se retrouveront à Malte, où ils pourront à loisir se vautrer à plat-ventre devant le beau Donald ! S’ils le faisaient, ils démontreraient à quel point ils sont veules. Secouez-vous Mesdames et Messieurs, le temps des cerises n’est plus d’actualité. Pouvons-nous vraiment nous rendre ridicules face à un potentat en herbe ? Non, trois fois non ! Il serait temps que nous montrions du caractère, que nous nous battions pour nos idéaux. Avons-nous oublié que nous sommes très nombreux, près de 500 millions d’habitants ? Que nous sommes un des marchés le plus important du monde ? Nous aussi pouvons faire des ultimatums, fermer nos frontières. Nous le ferons pas, car ce serait scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Et encore un point important. Nous savons qu’une majorité d’Américains est effrayée par les diatribes d’un Trump. Ils l’ont certes élu, mais ce qui se passe actuellement ne peut que les rendre inquiets. Ils sont descendus dans la rue pour marquer leur réprobation. Comment agir maintenant ? Il faut être radical dans les réponses à donner à la Maison Blanche, mais être prêt à tendre la main à tous ceux qui se démarquent de la démagogie, qui rejettent d’emblée la violence. Pour y arriver nous sommes obligés de parler d’une même voix. Il ne faut en aucun cas se diviser. Malgré des tendances populistes au sein de l’UE, personne ne pourrait approuver que la Russie de Poutine constitue un jour une menace pour les pays baltes, pour la Pologne et pour la Roumanie et la Bulgarie. Les Magyars ne devraient jamais oublier ce qui leur est arrivé lors de l’hégémonie soviétique. Cela devrait déjà être une raison de renforcer l’UE.

Avec l’avènement de Donald Trump à la présidence des USA, l’Europe risque de se retrouver dans un étau. Serait-ce un retour dans l’histoire, où les guerres ont ravagé tout le continent ? Nous pouvons éviter de telles tragédies si nous le voulons bien. Avec le Brexit, que Donald Trump trouve fantastique, une première clef de voûte de l’édifice européen s’est écroulée. Ce n’est pas un caprice, bien plus le signe que les souris quittent le navire quand celui-ce menace de couler. Je ne peux que souhaiter que les dirigeants qui se retrouvent à Malte aient assez de bon sens de s’apercevoir du danger qui nous menace. Le communiqué final de la rencontre devrait stipuler qu’en voulant torpiller l’UE, les USA se torpillent eux-mêmes. En voulant punir l’industrie automobile allemande en la taxant à 35%, le président oublie que nombre de pièces qui composent un véhicule, sont fabriquées en Amérique. Cela entraînerait bien des électeurs républicains dans le chômage. Auront-ils le même enthousiasme ou se rendront-ils compte qu’ils ont été trompés ? Nous avons des atouts pour nous défendre, mieux encore pour attaquer. Il ne s’agirait pas de l’oublier. Je pense le sommet de Malte est important dans le sens que nous tracions enfin une ligne à ne pas dépasser. Nous sommes prêts à négocier, mais cela devrait se faire dans une situation favorable, celle de la sérénité.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/02/02/l-europe-desarconnee-par-donald-trump_5073372_3214.html

Pierre Mathias

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