Je l’avais prédit depuis longtemps, le mouvement de Donald Trump ne disparaîtra dans la trappe, même s’il devait perdre les élections mardi prochain. C’est le dernier rebond de certains blancs, qui pour des raisons de démographie, ne seront plus la communauté dirigeante des USA. Tous ceux qui se croient supérieurs à cause de leur couleur de peau se sentent menacés pas des citoyens d’origine hispanique ou par les noirs. Comme les tenants de l’apartheid, ils se radicalisent, pensant ainsi garder leurs prérogatives. Beaucoup d’entre-eux ne se sentent plus représentés par le parti Républicain. Pour cette grande formation une catastrophe. L’extrême-droite sera à l’avenir une réalité qui menacera de rompre l’équilibre politique. Un phénomène que nous connaissons en Europe. Des gouvernements de coalition ne seront plus tabous dans ce pays, qui jusqu’à présent remettait sa destinée entre les mains d’un seul parti. Il faudra envisager des gouvernements de coalition, ce qui aura pour effet d’affaiblir le Président, mais qui pourraient être plus démocratiques, permettant ainsi à tous ceux qui veulent se faire entendre, à participer aux destinées de pays, que ce soit dans la majorité ou dans l’opposition. Une chose est désormais certaine, ce sera avec Donald Trump un facteur d’instabilité. Le prochain locataire de la Maison Blanche devra prendre en considération ce fait essentiel. Il est à craindre qu’il puisse y avoir une dérive à droite. Ceci en attendant que les plus démunis s’organisent de plus en plus. Beaucoup d’entre-eux ne vont pas aux urnes, car ils ont perdu tout espoir.

Il est certain que la démarche de la frange la plus conservatrice des États Unis ne se fera pas seulement sentir au niveau fédéral, mais qu’elle aura de l’influence dans les villes et les campagnes. Il est à prévoir que les tensions augmenteront, que le fossé entre pauvres et riches se creusera et que le racisme soit de plus en plus virulent. Une perspective inquiétante pour une nation, qui a la prétention de diriger le monde. L’emprise du populisme affaiblira son action, provoquera un effet de rejet, ce qui ne peut pas être de notre intérêt. Personnellement je me sens démuni par rapport à de telles tendances extrémistes. En tant que journaliste je croyais pouvoir apporter une contribution à plus de perspicacité. Je dois reconnaître aujourd’hui que cela n’était pas le cas. Les gens sont plus à l’écoute de paroles violentes qu’à celles préconisant plus de sérénité et de réflexion. Donald Trump l’a bien compris. Il utilise la peur qui engendre la haine, pour mobiliser ses troupes. L’extrémisme est du avant tout à la crainte de perdre des prérogatives. Tous ceux qui se sentent menacés personnellement, ont souvent recours à la violence, dans l’espoir de chasser ainsi les menaces qui les guettent. C’est évidement une illusion. Qu’il soit dit : les démocrates n’ont pas encore trouvé la thérapie pour lutter contre la peur. C’est de là que découle la recherche d’un messie capable de les libérer de leur psychose. Quelle illusion ! C’est cela même qui menace notre civilisation et qui donne aux apprentis-sorciers comme Trump un soutien populaire. Pauvre Amérique !

pm

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/01/le-trumpisme-au-dela-de-trump_5023658_3232.html

Pierre Mathias

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