Les pronostiques pour la gauche toute entière sont désastreux pour l’instant. Si on en croit Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, il est probable qu’elle ne serait pas présente au deuxième tour. Il est difficile pour un homme de gauche comme moi de pavoiser dans de telles conditions, mais il n’est pas dans ma nature de me laisser entraîner dans la sinistrose. Je crois effectivement que ces données sont exactes, mais je veux aller plus loin. En politique il y a toujours des rebonds. Ce ne sera sûrement pas pour 2017, mais probablement pour plus tard. La question fondamentale qu’il faut se poser est de savoir ce que le socialisme démocratique peut encore apporter aux populations ? Est-il nécessaire de revoir complètement sa copie et de redéfinir un grand projet en partant de faits nouveaux ? Il est clair que la clientèle habituelle de la gauche n’est plus celle d’antan. Nous avons à faire à des gens qui se cherchent. Pour l’instant ils croient trouver leur bonheur dans une sorte de révisionnisme. Le populisme en est une émanation. Le nationalisme aussi. Des spectres du passé qui n’ont apporté que des tensions, sinon des conflits armés. Mais une chose est certaine, en trouvant de bons arguments il ne sera pas possible de faire entendre raison à des personnes se complaisant dans une colère, justifiée ou non. De tels remous ont toujours à nouveau secoué les peuples. Que faire d’autre que de garder la tête froide. Je considère que l’aspect social ne sera jamais périmé. Plus encore, qu’il dominera la politique tant que le fossé entre les nantis et les laissez pour compte s’approfondira. Le pragmatisme obligera les politiciens à aménager des passerelles, non pas de couper les ponts. Cela se fera moins au nom d’une idéologie que par nécessité. C’est un des aspects.

L’autre est que l’homme a besoin d’utopie. Il ne veut pas se cantonner dans une situation figée. C’est psychologiquement compréhensible, la vie étant faite d’espoir, même si au bout du parcours la mort est programmée. La gauche a fait l’erreur de s’occuper avant tout de la gestion, avec plus ou moins de succès. Ce n’est pas ce qui la caractérise forcément. Et c’est justement là que le bât blesse. Après l’échec monumental du marxisme dans les républiques populaires, une telle option n’est plus possible. Il faut trouver autre chose, mais quoi ? Je pense que la protection de l’environnement et un équilibre plus serein de la démographie seraient les points de départ. En galvaudant nos ressources nous courrons à notre perte. Mais il ne suffit pas seulement d’imposer des interdits ; il faut recréer une certaine joie de vivre. Il serait important de définir une telle terminologie. Cela consisterait à donner une plus grande liberté individuelle tout en encourageant plus de solidarité. L’attitude d’Angela Merkel envers les migrants, décrit bien que seule la générosité pourra nous sauver. Ce ne sont pas les restrictions qui nous donneront un nouvel élan. Il est évident qu’une telle démarche peut faire peur, mais elle est indispensable. Plus je pense à son action, plus je me dis que ce serait une option pour la gauche. Électoralement parlant, elle sera tout d’abord négative. Pour l’avenir de la démocratie, cela pourrait être différent. Courage !

pm

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2016/10/22/manuel-valls-appelle-la-gauche-au-rassemblement-en-vue-de-l-election-presidentielle_5018680_4854003.html

Pierre Mathias

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