Hier à Chemnitz, en Saxe, un appartement a été la cible d’une intervention policière. Le « Verfassungsschutz », le service de renseignement intérieur, était déjà depuis quelques semaines sur les traces d’un réfugié syrien, soupçonné d’avoir des rapports avec Deach. Dans son lieu d’habitation ils ont trouvé des explosifs destinés à un attentat. Il est question d’une attaque dans un aéroport. Jaber Albakr, 22 ans, est malheureusement en fuite et est recherché maintenant partout en Allemagne. D’autres personnes, par contre, ont été arrêtées dans la gare de cette ville. Des connaissances du principal suspect, mais dans l’état actuel de l’enquête la police ne sait pas encore jusqu’à quel point elles sont actives ou pas. Voilà pour les faits. C’est inquiétant, non seulement en ce qui concerne l’islamisme, mais aussi au sujet de la recrudescence de l’extrême-droite dans ce Land. La Saxe est particulièrement touchée par une vague brune des plus nauséabondes. À Dresde, chaque lundi, il y a rassemblement des anti-musulmans, composés de néo-nazis, de sympathisants de l’AfD, le nouveau parti populiste qui, s’il y avait votations fédérales, recueillerait plus de 14% des voix, tendance ascendante. Le Pegida propage des propos racistes et haineux, voudrait pendre, tout au moins symboliquement, Angela Merkel ou le président de la République, Joachim Gauck. Les Allemands se trouvent face à une vrai épidémie qui pourrait avoir des lendemains dangereux. Il est évident que toutes tentatives terroristes provenant de certains migrants, est de l’eau apportée au moulin des racistes. Ce qui est déconcertant dans un tel contexte, c’est de voir à quel point les partis démocratiques ont du mal à combattre ce phénomène. Ils me font penser à un lapin paralysé par la peur face à un serpent qui veut le dévorer. Il y a certes des manifestations contre cette montée subite de la droite musclée, mais elles sont parfois trop molles.

Une majorité de la population est certes opposée à toutes mainmise populistes mais elle ne sait pas trop comment réagir. Un relent du passé qui donne lieu de s’inquiéter. Lors de la prise du pouvoir des Nazis en 1933, une majorité d’opposants à Hitler existait déjà, mais les forces démocratiques n’ont pas réussi à s’entendre laissant la place au fléau totalitaire qui sabordait depuis quelques années les bases mêmes de la République de Weimar. Il s’est avéré comme étant une illusion, que le nazisme ne soit qu’une fièvre passagère. Une fois au pouvoir le processus d’autodestruction était entamé. Sans vouloir faire des comparaisons, force est de constater que l’ambiance générale n’est pas si différente que cela. Ceci en particulier dans les nouveaux Länders, qui ont vécu le totalitarisme pendant des décennies, du 3ème Reich à la RDA. Des gens qui croient souvent qu’une certaine forme d’autoritarisme puisse compenser leur propre sentiment d’insécurité. Le réflexe de vouloir exclure tout ce qui est étranger afin de ne pas prendre en considération ses propres faiblesses. Une attitude psychologique qui pourrait aussi toucher la France en 2017. Clamer que tout cela est inquiétant ne suffit pas. Il faut que tous ceux qui sont épris de liberté quittent enfin leur petit confort et passent à l’attaque. Trop tard ?

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/10/09/chasse-a-l-homme-en-allemagne-pour-retrouver-syrien-soupconne-de-preparer-un-attentat_5010573_3214.html

Pierre Mathias

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