Manuel Valls a raison lorsqu’il prétend que personne est à l’abri du terrorisme. Faire de la surenchère comme le font Nicolas Sarkozy et malheureusement aussi Alain Juppé, est parfaitement irréaliste. Il est impossible de garantir une quelconque sécurité contre des actions individuelles comme celle de Nice. Cela voudrait dire d’interdire tout rassemblement où que ce soit en France et même là il est loin d’être sûr que l’ennemi ne nous attaque pas. Ce qui se passe-là est un mensonge électoral, de la démagogie. Les faits sont là et personne ne peut les balayer d’un coup de baguette magique. Seule l’offensive, comme ce qui se passe en Syrie et en Irak, peut affaiblir l’EI, J’étais d’emblée d’avis que l’engagement de la France aux côtés de la coalition est une mesure prise également dans l’intérêt national. Il faut bien se mettre en tête qu’il est difficile de combattre des ombres comme se serait le cas si on suivait les visées du LR. Vouloir se mettre à la tête des français en colère me semble être vain. Le FN a depuis longtemps fait office de parrain. Il n’y a pas de raison de faire confiance à un ancien président qui a échoué. Qu’ils le veuillent ou non, les désabusés resteront fidèles à Marine Le Pen. Les démocrates feraient mieux de s’unir et de mener de front la bataille contre le fondamentalisme au lieu de se tirer dans les jambes. Ils devraient jeter un regard sur la Turquie, qui malgré un système policier, n’arrive pas à contrecarrer le terrorisme. La preuve qu’il n’y a pas de risque zéro. Et ceci même si les services secrets et la police sont omniprésents. La preuve que toute la dialectique populiste ne repose que sur du sable.

Lorsque Jean-Marc Ayrault se pose dimanche la question en ce qui concerne la fiabilité du régime turc, je lui donne raison. À Ankara, après le putsch raté de la nuit du vendredi au samedi, le président Erdogan a fait arrêter plus de 6000 opposants. Les listes étaient préparées, d’où la question si le tout n’était pas un coup monté par l’AKP, le parti présidentiel. Aussi la tiédeur dans l’engagement militaire contre l’EI, me fait douter. Pourtant il n’est possible que d’atteindre l’infrastructure de ce mouvement terroriste, en lui assénant des coups à ce que ses leaders nomment le califat. Leur armée n’a pas réussi à garder les territoires conquis, au contraire. Des villes importantes sont reprises, la situation sur le terrain est pour eux de plus en plus précaire. Il ne faut pas lâcher du lest ! C’est bien la démarche du gouvernement français. Mais pour être efficace, la participation de la Turquie est essentielle. L’EI le sait bien et cherchera là aussi à déstabiliser de plus en plus ce pays. Comme il le fait pour la France ! C’est la raison pour laquelle je ne comprends pas les diatribes vindicatives de l’opposition. Il faudrait tout faire pour sauvegarder la cohésion nationale. Plus l’EI se trouvera dans un état précaire, plus il manipulera des être plus ou moins déséquilibrés. Vouloir combattre l’Islam dans son ensemble, n’est pas seulement absurde, ce serait peut-être le vecteur de troubles bien plus dévastateurs que se qui se passe actuellement. La ratonnade est un boomerang. La raison pour laquelle il s’agirait de garder son sang-froid. Qu’on se le dise !

pm

http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/07/17/des-questions-se-posent-sur-la-fiabilite-d-ankara-dans-la-lutte-contre-l-ei-selon-ayrault_4970830_823448.html

Pierre Mathias

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