L’Allemagne va dépenser jusqu’en 2020 93 milliards pour les migrants. C’est une somme énorme. Lorsqu’on sait qu’en 2015 un millions de réfugiés ont été accueillis, ce n’est guère étonnant. Mais à la longue ce ne sera pas possible. D’où la nécessité de freiner l’immigration, comme cela se passe actuellement. Une majorité de personnes sont favorables à cette aide humanitaire, mais des signes inquiétants se dessinent à l’horizon. De plus en plus de foyers sont incendiés. La ratonnade n’est pas non plus à exclure. De toutes parts des menaces, en particuliers pour tous ceux qui apportent leur soutien aux étrangers. L’AfD, d’après les derniers sondages, se situe à 15% des votes, si le Bundestag devait être renouvelé dimanche prochain. Une déferlante populiste risque d’entraîner le pays dans la haine. Le climat s’est malheureusement détérioré. Que faire ? Les autorités s’évertuent à intégrer le plus rapidement possible les immigrés. Tout d’abord il s’agit de promouvoir l’apprentissage de la langue, ce qui n’est pas une maigre affaire. Un grand nombre de volontaires donnent tout ce qu’ils peuvent. Mais il y a aussi l’insertion dans le monde du travail qui attire toute l’attention. Comme le chômage en Allemagne est au plus bas depuis des années, cela facilite évidemment les choses. Il ne faut pas oublier non plus que la démographie de ces prochaines années est en chute libre. Si on veut préserver la prospérité, il faut trouver de nouveaux employés. L’espoir persiste que bon nombre de migrants pourront compenser ces carences. Cela explique en partie aussi cet accueil considérable.

Au sein du flux migratoire, il y a aussi un grand nombre de personnes qualifiées, en particulier chez les Syriens, mais ce n’est pas la majorité. Il sera important pour les autres de leur donner une formation intensive. Aussi les écoles devront recevoir les jeunes, ce qui se passe déjà actuellement. Un grand problème qui ne peut pas être ignoré, c’est celui de la venue de bien des mineurs sans leurs parents. Souvent des adolescents en pleine mutation. Qu’il ait des frottements avec la population locale, ne tient pas du hasard. Il est dû à leur déracinement et à l’absence de soutien familial. Les fourrer tous ensemble dans des lieux aménagés à cet effet, est à la longue de la dynamite. D’où la priorité de trouver des familles qui soient en mesure de les recevoir. Si on ne les disperse pas, cela augmentera la xénophobie. Il est évident que la France, qui au cours de l’après-guerre a reçu des millions de personnes, ne peut pas faire plus actuellement, d’autant plus que l’économie bât encore toujours de l’aile. Où prendre les moyens, lorsqu’il s’avère presque impossible de régler d’une manière satisfaisante les problèmes des banlieues ? Je suis d’avis qu’il est prioritaire de s’attaquer d’une manière bien plus énergique à ce mal. La montée des extrémismes est inévitable lorsqu’il y a un sentiment de « mal-vivre ». Ceci tout aussi bien du côté de l’islamisme que de celui du FN et des néonazis. D’où la nécessité de faire encore bien plus d’efforts en se qui concerne l’intégration et l’égalité des chances. Mais une chose est aussi claire, à la longue il sera impossible de laisser l’Allemagne seule face à ce problème. Ce serait la mort de l’UE !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/05/14/l-allemagne-pourrait-depenser-93-milliards-d-euros-pour-les-refugies-d-ici-2020_4919851_3214.html

Pierre Mathias

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