La bourse européenne a été en forte baisse hier. La chute du prix du baril de pétrole est un facteur d’insécurité à l’échelle mondiale. Les grandes compagnies perdent des milliards de dollars et n’arrivent plus à investir comme avant. Des pays producteurs du brut, doivent eux-aussi se serrer la ceinture. Ces turbulences démontrent que la croissance sur laquelle repose nos économies, est une vue de l’esprit. Nous ne voulons pas admettre qu’il y a forcément des limites qu’il est impossible de repousser constamment. Il n’existe pas de scénario qui inclut un ralentissement. Nous courrons et courrons en espérant ainsi générer de la prospérité et ceci sans tenir compte de notre environnement. Nous vivons dans l’illusion que l’homme est seul maître de son destin. Nous oublions que la nature nous impose des règles, que nous le voulions ou non. Tant que la bourse sera seulement un symbole d’une course impitoyable, où tous ceux qui s’essoufflent tombent à la trappe, notre perte est pour ainsi dire programmée. La valeur des actions devrait s’appuyer sur plusieurs colonnes. À côté du profit, les entreprises devraient être récompensées si elles remplissent les critères écologiques, si elles ont à leur actif une philosophie sociale permettant de mieux répartir les biens, si elles encouragent la créativité et l’initiative personnelle. D’elles dépendent la marche du monde. Cela implique une vue plus globale de la géographie industrielle. Il faut enfin se dire, que l’économie doit profiter à tous, pas à un nombre limité de privilégiés. Le marxisme a en partie échoué parce que son projet se basait en fin de compte sur le capitalisme. Il impliquait bien un transfert au profit de la collectivité, mais il n’a pas été en mesure de penser plus loin que le bout de son nez. Lorsqu’il s’est agi de générer des profits, l’échec a été programmé. L’augmentation constante des taux de productivité et des marges bénéficiaires ont été des illusions. Ce n’est pas ce qu’on pourrait nommer de l’utopie.

Que ce soit avant la chute du mur de Berlin ou après, une telle marche à suivre ne peut qu’aboutir à des pannes à l’échelle interplanétaire. Comme nous le voyons, de telles options de croissance sont irréalistes, même dans un marché qui à fonction à se régulariser lui-même. Qu’attendre des décideurs ? Il serait adéquat qu’ils présentent à l’opinion publique de nouvelles recettes. Qu’ils oublient enfin le court terme, qui apporte que des profits momentanés. Leur stratégie devrait au contraire inclure un scénario de ralentissement. Ce que nous observons actuellement en Chine ou dans d’autres nations émergentes, est une danse autour du veau d’or. Personne s’est posé la question de son essoufflement. Un bon entraîneur de football doit inclure dans son plan de jeu des moments d’accalmie, afin de mieux démarrer ensuite. Il ne peut pas compter sur un forcing continu et ceci de partie en partie. Il doit ménager les forces afin de garder toutes les chances de gagner un trophée. C’est l’art de l’équilibre qui en fin de compte détermine la valeur d’une équipe, pas des prouesses fugitives, qui ont certes leur attrait, mais qui à long terme mènent à l’échec. Il serait temps que les ténors des finances et de l’économie en prennent de la graine.

pm

http://www.lemonde.fr/bourse/article/2016/02/02/les-bourses-europeennes-a-la-baisse-victimes-de-la-chute-des-cours-du-petrole_4858240_1764778.html

Pierre Mathias

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