Les banlieues ont du mal de sortir de leur marasme. Elles représentent l’échec d’une politique migratoire, qui avait pour but de parquer dans des ghettos des populations venant d’ailleurs. C’était en quelque sorte favoriser l’apartheid. Malgré les efforts fournis par l’État et les collectivités locales, il ne peut en ressortir que des corrections, mais ne nous leurrons pas, c’est un maquillage qui en aucune façon s’attaque au mal initial. La seule solution serait de répartir les habitants des cités sur tout le territoire national. Évidemment une utopie ! Lorsque une personne qui postule pour un travail habite dans un tel environnement, elle n’a pour ainsi dire aucune chance d’obtenir le job. Les responsables considèrent que tous postulants venant d’une banlieue pourraient avoir un casier judiciaire entaché. Une injustice flagrante, la grande majorité vivant honnêtement. Mais les clichés restent virulents. Ils ont pour but de démontrer, que les dealers, les voleurs à la tire et les délinquants de tous bords y mènent le haut du pavé. Comme par hasard il s’agit toujours dans l’esprit des populistes d’individus émanant de l’immigration. Comment pourrait-il en être autrement dans un cadre, où ils représentent la grande majorité ?
De tels faits encouragent le racisme et l’exclusion. La plus mauvaise méthode pour régler le mal des banlieues. Quand elles ont été conçues, le but de l’État était de loger au plus vite les travailleurs venant du Maghreb ou d’ailleurs. C’était au temps où l’économie était en plein essor, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Personne ne remettait en doute l’effet pervers que pourrait avoir de tels ensembles. Il est vrai que la population locale n’était pas d’accord qu’un mélange ethnique ait lieu. « Les larbins » devaient être mis sous cloche. Il ne faut pas s’étonner que dans de telles conditions les tensions atteignent souvent un seuil d’alarme. La preuve pour les racistes de tous genres d’élever leurs voix en mettant au pilori toutes personnes basanées, sans se donner la peine de faire des différences, de se poser la question du mal-être. Lorsqu’un catholique pratiquant parmi mes connaissances déclare qu’il faut dynamiter les cités en veillant bien, que leurs habitants le soient aussi, il exprime ce que bon nombre de citoyens pensent aujourd’hui. Lorsque lundi à Dresde un orateur émet le regret que les camps de concentration n’existent plus, on ne peut que constater dans quel état déplorable se trouve notre société. Il ne se passe rien de marquant dans les banlieues, parce ce que le gros des électeurs ne le souhaite pas. Au lieu de se pencher encore plus sur le déséquilibre social, on préfère employer les méthodes de la répression. Elles sont évidemment de la poudre jetée aux yeux « des bien-pensants ». C’est ainsi qu’ils envisagent « la solution finale », celle qui consisterait à renvoyer tous ces gens qui dérangent, dans leurs pays d’origine et ceci sans tenir compte de la question de la nationalité. On me reprochera peut-être d’exagérer – j’aimerais bien que cela soit le cas – mais force est de constater que l’exclusion gagne de plus en plus de terrain. La confirmation aura lieu aux élections régionales.
pm