François Hollande est très actif en ce qui concerne la crise grecque. Il a entamé un chassé-croisé entre Athènes et Berlin afin de retrouver un terrain d’entente à Bruxelles. Il a conseillé Alexis Tsipras pour l’élaboration de son nouveau plan d’austérité. Malgré le non massif de son peuple, il est obligé d’exiger de lui encore plus de sacrifices. Une démarche qui fait sûrement grincer des dents, mais qui est inévitable. Il s’agit tout simplement de la survie de la Grèce. Sans un accord on court à la catastrophe. Ceci également pour la zone euro et l’Europe toute entière. Aujourd’hui les 18 ministres des finances diront s’ils acceptent ou non les mesures prises par le premier ministre grec. D’après le Président Hollande, il y a des progrès substantiels même par rapport au papier Juncker. On ne peut qu’espérer que ses collègues soient du même avis. Il sait que sans un apport actif de Madame Merkel, il ne peut y avoir d’accords. Le point d’achoppement reste le remboursement de la dette. La chancelière doit rester dure, car autrement elle aurait des ennuis parlementaires. Il ne serait pas certain que son parti approuve un compromis, qui à ses yeux ne peut qu’être bancal. Les intérêts directs des électeurs pèsent plus lourds que l’aspect stratégique de la Grèce. À long terme toute séparation coûterait bien plus cher qu’une solution à l’amiable. C’est là que veut en arriver François Hollande. Pas une mince affaire auprès des chef d’États, qui ont été blessés par les critiques acerbes venant d’Athènes. Il sera nécessaire de recoller la porcelaine cassée.

Si le Président arrivait à convaincre ses collègues d’accepter ce plan, ce serait un grand succès pour lui. Peut-être le plus grand depuis le début de son mandat. La diplomatie, même si elle peut parfois fâcher, est le seul moyen pour arriver à des compromis et comme on le sait, sans eux il ne peut pas y avoir de vie commune. Les rapports entre les États peuvent être comparés à ceux des couples. C’est une lutte continuelle d’influence. Pour qu’elle ne dégénère pas, il est indispensable que les uns et les autres fassent des compromis sans pour autant perdre la face. Il s’agit constamment de sauvegarder l’équilibre, ce qui n’est pas évident dans une période agitée. Les gouvernements français et allemands ont bien compris que la construction européenne se base sur leur entente. Il est réconfortant qu’Angela Merkel s’entende bien avec François Hollande, ce qui n’était pas évident. Ils ont réussi à coordonner leurs politiques et si des fois il n’y avait pas accord, ils sont constamment à la recherche d’un consensus. Nous verrons aujourd’hui et demain ce que cela pourra donner. Encore un mot sur la diplomatie. Les grecs, en particulier l’ancien ministre des finances, n’ont pas ménagé leurs mots contre les Allemands en particulier. J’ai été très choqué qu’on ait le toupet de présenter dans un uniforme nazi la chancelière. Ainsi que la phrase assassine diffamant Wolfgang Schäuble, lui mettant dans la bouche le jargon des SS. Ce n’est pas une manière d’encourager le dialogue. Je crains que ces débordements nuisent à la suite des négociations. Alexis Tsipras ferait bien de dissiper au plus vite ces tensions. C’est le rôle d’un chef de gouvernement de se modérer quant à la forme. Pour obtenir de bons résultats, l’atmosphère joue un grand rôle, comme dans les couples !

pm

http://www.liberation.fr/politiques/2015/07/10/francois-hollande-en-coach-politique_1346115

Pierre Mathias

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