Lorsqu’un mauvais payeur se trouve au pied du mur, il accuse ses créanciers de tous les maux de la planète. C’est ce qui se passe actuellement avec la Grèce. Alexis Tsipras, le premier ministre, veut nous faire croire que les coupables se trouvent actuellement à Berlin, Bruxelles ou au FMI à Washington. Des rapaces qui n’ont qu’une chose en tête, celle d’assouvir tout un peuple à l’aide de mesures draconiennes, engendrant la disette. Le chef du gouvernement semble ignorer que son pays est seul responsable de la situation dans laquelle il se trouve. La corruption qui y règne et le clientélisme sont les principaux acteurs de cette faillite totale des institutions. Au lieu de se rendre à l’évidence, il se masque la face afin d’ignorer la réalité. Ce n’est pas en prophétisant l’effondrement de l’UE, qu’il réussira à infléchir ceux qui détiennent la clef des ressources. J’ai l’impression qu’il tente tout ce qui est en son pouvoir pour pousser la Grèce dans le malheur. Alexis Tsipras veut-il faire croire à ses citoyens qu’un retour au drachme pourrait être la bouée de sauvetage ? Un mensonge de plus !

Si un père de famille se comportait ainsi, on le traiterait avec raison d’irresponsable et on ferait tout pour le mettre sous tutelle. C’est ce que veulent faire croire les responsables grecs. Ils se font passer pour des victimes et justifient leur « niet » comme un acte de résistance. Si elle consiste à ne pas rembourser ses dettes, elle perd toute crédibilité. Je ne peux pas nier que j’ai un sentiment de raz-le-bol lorsque je me tourne vers Athènes. J’ai toujours écrit dans mes articles que les créanciers ne devaient en aucune manière acculer tout un peuple dans la misère, qu’il fallait tout entreprendre pour réactiver et rénover une économie en pleine chute libre. J’ai toujours pris le parti de tous ceux qui se retrouvent en marge de la société. Mais pour arriver à un résultat, tous les acteurs de ce drame sont appelés à coopérer et à négocier, mais ceci sur des bases concrètes et non pas sur des chimères, celles de Yanis Varoufakis, le très médiatique ministre des finances. Je lui reproche de jeter de la poudre aux yeux à tous ceux qui lui font confiance. Si la Grèce refuse de se rendre à l’évidence, il faut envisager le Grexit. Le groupe Euro ne doit en aucune façon se prêter à un tel chantage. Ce serait se nier soi-même. Même si je suis parfaitement conscient ce qu’un tel départ pourrait occasionner, qu’il serait un frein à l’intégration européenne et qu’il pourrait être suivi par d’autres, je ne vois pas pourquoi on ferait une exception. Sans efforts pour rééquilibrer les finances, il ne peut pas y avoir de salut. Je plains le peuple, qui s’est laissé aveugler par les promesses du Syriza et qui maintenant devra payer les frais de sa naïveté. Aucune banque sera à l’avenir prête à accorder un crédit, à un pays démuni de toutes garanties, que seule la Zone Euro peut lui accorder. Si Alexis Tsipras n’infléchit pas ses revendications, il sera l’artisan du déclin complet de la Grèce. C’est pourquoi il préfère voir en ses créanciers les responsables d’une telle catastrophe. S’il ne change pas d’attitude, je trouverais légitime qu’il prenne son chapeau. Ce qu’il est en train d’imposer à ses compatriotes, est complètement absurde. Il est encore temps pour lui de se rétracter et de saisir enfin la main qu’on lui tend. Le fera-t-il ? Je n’y crois pas !

pm

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2015/06/09/grece-vs-fmi-le-choc-des-ideologies/

Pierre Mathias

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