L’économie britannique serait la grande perdante en cas de rupture avec l’UE. Les conséquences seraient très dures pour les salariés. Mais aussi les cols blancs ne pourraient plus pavoiser comme ils le font aujourd’hui. La sacro-sainte City a déjà un arrière-goût de ce qui pourrait se passer. La Deutsche Bank, par exemple, envisage de se retirer de Londres si les citoyens votaient pour le grand départ. Elle serait suivie par d’autres instituts, ce qui provoquerait le déclin de la place financière. Allez expliquer cela au peuple qui réagit d’une manière émotionnelle. C’est là qu’il est possible de jauger les effets négatifs du populisme. Cela me rappelle les diatribes de Marine Le Pen lorsqu’elle essaie de convaincre les électeurs que sa politique économique est efficace. Elle ne l’est pas, au contraire ! Tous ceux qui prônent le nationalisme ont perdu le sens de la réalité. David Cameron, en promettant la tenue d’un référendum en 2017 joue avec le feu. Pour des raisons électorales il l’a placé sur son agenda. Pour quelques voix en plus entraîner son pays dans un marasme est un risque qu’il n’aurait jamais dû prendre. Au nom d’un patriotisme ringard, ses concitoyens pourraient bien tourner le dos à l’Europe. Une attitude qui était encore possible tant que l’Angleterre était un empire. Qu’est-elle aujourd’hui ? Un pays qui a galvaudé son industrie pour ouvrir ses portes à de nombreux spéculateurs qui sont tentés par l’argent facile. Les fleurons de l’économie britannique ont été galvaudés, démantelés, vendus à l’étranger.

Le peuple aurait dû se rebiffer, mais il ne l’a pas fait. De soit-disant financiers se sont remplis les poches dans cette curée nauséabonde. Ils laissent planer l’illusion qu’ils ont agit au nom de du pays ! Un pieu mensonge. Ils se sont remplis les poches et laisseront le Royaume Uni à son destin lorsqu’il n’y aura plus rien à gagner. Je ne comprends pas les gouvernements anglais de s’être laissés entraîner dans une telle aventure. L’appartenance à l’Union Européenne est garde-fou, même si certaines contraintes communautaires peuvent paraître astreignantes. Elles obligent les pays membres d’agir de manière responsable, elles font appel à la compétition. L‘ Angleterre en a le plus grand besoin pour rebâtir son outil industriel. Mais les citoyens, dans leur majorité, semblent l’ignorer. Ils préfèrent faire allégeance au veau d’or. En se référant constamment à un passé révolu, ils ont perdu tout sens de la réalité. Il est bon que les patrons attirent l’attention sur les dangers qui les guettent. Personne ne pourra prétendre qu’il n’était pas informé. Mais je crains qu’il soit trop tard. Il est à craindre que le pays se transformera encore plus en un dominion des États Unis et que ses dirigeants perdront le reste de liberté qui leur reste. Le premier ministre joue avec le feu ! Il essaie de faire chanter ses collègues à Bruxelles en leur extorquant de plus en plus de concessions. Il n’est pas solidaire ! Il faut dire que David Cameron a considéré ces derniers temps l’Europe comme une entité où on pouvait faire son beurre. L’aspect idéaliste le rebute. On est loin de l’engagement lors de la dernière guerre mondiale. Les mercantilistes semblent avoir pris le dessus. Pour un pays où la tradition joue un rôle de taille, une attitude étrange. Ne serait-il pas temps de chasser les marchands du temple ?

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/05/20/royaume-uni-la-principale-organisation-patronale-veut-garantir-le-maintien-dans-l-ue_4636535_3214.html

Pierre Mathias

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