Alexis Tsipras a eu droit à une poignée de main, puis à des déclarations d’intention de la part du maître du Kremlin. Même s’il y avait une levée de l’embargo et des livraisons avantageuses de gaz russe, cela ne comblera sûrement pas les sommes énormes dues par la Grèce à ses créanciers. Les perspectives d’investissements pour un démarrage de la conjoncture sont aussi assez modestes. La preuve que Vladimir Poutine ne roule pas sur l’or en ce moment. Le gouvernement grec utilise tous les moyens pour provoquer la colère de ses partenaires européens. Un jeu risqué de la part d’un pays qui se trouve à deux pas de la faillite. L’arrogance avec laquelle Tsipras et son ministre des finances mènent leur politique, n’a guère d’égal dans le monde. Ils se conduisent comme s’ils n’avaient pas de problèmes. Ont-ils oublié que ce sont leurs compatriotes qui sont à l’origine du marasme actuel ? Il faut le croire. Il est facile d’accuser le reste du monde, lorsque soi-même on est guère en mesure de proposer un programme cohérent pour les réformes indispensables à mettre en œuvre. La manière de lécher les bottes du potentat russe représente à mes yeux un manque total de dignité.

Causer du tort à l’Europe n’est pas un moyen de se tirer d’affaire. Un manque évident de solidarité ! J’ai toujours été pour le maintien de la Grèce dans la zone euro, mais actuellement je suis en droit de me poser certaines questions. La provocation issue des nouveaux maîtres d’Athènes a des limites qui ne doivent pas être dépassées. Le respect des règles internationales en ce qui concerne la Crimée par exemple, est une exigence tout à fait légitime de la part de la communauté internationale. Et même si cela avait débouché sur un départ de l’Ukraine comme c’est le cas actuellement, cela aurait du être fait comme pour l’ex-Tchécoslovaquie. De même pour le conflit du Donbass. Annexer tout simplement des territoires est un jeu des plus dangereux, même s’il y avait des raisons objectives comme le souhait des populations. Alexis Tsipras est venu cautionné, pour des raisons de sous, de telles démarches. Ce n’est vraiment pas un signe de maturité politique. Je ne vois pas ce que pourrait être son avantage de se soumettre ainsi aux prérogatives expansionnistes et nationalistes d’un chef d’État en quête de considération au niveau planétaire. Si j’étais grec je serais outré pas ce geste d’allégeance de la part du premier ministre. Je comprends néanmoins que ce dernier soit à la recherche de tous moyens pour s’en sortir. Il a été surpris par l’unité de UE face à ses prérogatives. Pour quelqu’un qui aurait voulu semer la discorde entre le Sud et le Nord de l’Union, il n’a pas réussi. Pas question de restreindre le remboursement des sommes prêtées, il ne s’y attendait pas ! Les pays qui ont du faire de gros sacrifices, le lui ont fait savoir. Une fois de plus Alexis Tsipras sème le chaos. Sa politique ressemble à la danse de Saint Guy. Comment lui faire encore confiance ? Certes je ne perds pas de vue la situation désastreuse dans laquelle se trouve le peuple grec. Mais ce n’est pas à force de combines qu’il pourra être aidé. Qui veut encore investir dans de telles conditions ? On se pressera pas au portillon ! Ce qui se passe actuellement à Athènes est de la roulette russe. Le grand perdant sera la Grèce !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/04/08/a-moscou-alexis-tsipras-se-felicite-du-printemps-des-relations-greco-russes_4611996_3214.html

Pierre Mathias

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