Au cours de la 55ème conférence de Munich sur la sécurité le fossé entre l’Europe et les États-Unis se sont creusés. Les rapports n’étaient pas au beau fixe, maintenant ils ont empiré. Avant tout c’est l’attitude de Washington qui devient de plus en plus insupportable, car Trump et ses acolytes, comme Mike Pence, le vice-président qui au cours d’un discours à la conférence de Munich, n’a pas pu s’empêcher de nous faire la leçon, d’exercer un chantage, qui a mes yeux est insupportable. Si nous nous plions pas aux quatre volontés du président nous serons punis. Que ce soit pour l’Iran ou pour Nord Stream 2, le pipeline de la Baltique, qui doit parallèlement à celui déjà existant, nous apporter du gaz de Russie, il nous menace de boycott. Que ce soit en mettant sous pression les entreprises étant impliquées dans ces affaires ou tout simplement en augmentant les taxes douanières pour l’industrie automobile. Tout cela avec comme toile de fond la guerre commerciale menée contre la Chine. Ne nous faisons pas d’illusions, l’Europe suivra. Ne voyons-nous pas, que Donald Trump a en tête de détruire l’UE ? Ne nous leurrons pas, les USA ne comptent plus comme des amis, tout au moins sous cette présidence. En rompant l’accord des missiles nucléaires à portée moyenne avec la Russie, il va un pas plus loin dans son intention de nous mettre sous pression. Et nous ? Angela Merkel a mis en garde Washington de continuer ainsi une politique faites de menaces et de répression. Dans de telles conditions que restent-ils d’autre à faire que de tourner le dos à l’Alliance atlantique et de se rapprocher – comme je l’ai déjà écrit à maintes reprises – de la Russie, sans pour autant admettre ses visées hégémoniques. Cela peut sembler utopique, mais je ne vois pas d’autres solutions.
Il faut jouer à font l’Europe, même si cela peut faire mal. C’est le cas avec Nord Stream 2, une tentative de sauvegarder les rapports commerciaux avec Moscou. Tout cela nous oblige à tourner le dos, à ce qui a été notre quotidien depuis des décennies. De ne plus considérer les États-Unis comme notre frère aîné, qui le cas échéant, nous défend contre la Russie. Cela est du passé. Je ne pense pas que les conflits se régleront à l’avenir avec des guerres traditionnelles, plutôt dans des domaines comme l’économie, c’est ce que prouve pour l’instant l’administration Trump. Ce n’est pas à coups de bombes atomiques, qu’il s’agira de se protéger ou d’aider des nations tierces. Je pense que la politique de l’OTAN est obsolète, car elle ne tient pas compte, qu’en cas de guerre, que chaque camp sera lésé. Que ce soit l’attaquant ou l’attaqué. Que pourrait apporter à la Russie de faire de l’Europe occidentale de la terre brûlée ? Strictement rien ! C’est un élément important en ce qui concerne la stratégie à adopter envers les États-Unis. Avons-nous réellement encore besoin de son bouclier nucléaire ? J’ai des doutes. Le moment ne serait-il pas venu d’exercer enfin de la résistance contre Washington ? Je le crois. Il est clair que cela pourrait faire mal, mais ne serait-il pas grand temps, que tel un ado, l’Europe se décide de s’émanciper enfin de la mainmise d’un pays, qui devient de plus en plus difficile à supporter. Parler d’amitié dans ce contexte, me semble complètement dépassé.
pm