Le peuple irlandais a tranché. Les femmes peuvent d’après la loi se faire avorter. Mais cela n’est pas une simple procédure dans un pays profondément catholique. C’est une révolution qui ébranle les fondements mêmes de la croyance. Il est évidant que les affaires de pédophilie pratiquées par certains prélats, que la violence exercée sur des enfants, ont sûrement été une cause ayant amené bien des citoyens à tourner le dos à l’Église. Elle a perdu une grande partie de sa crédibilité et n’est plus considérée comme une instance morale, à laquelle on se réfère, Sans cette chute irrésistible je ne suis pas sur que le oui à l’avortement aurait pu passer. Ce thème est l’occasion pour moi, de revenir ce matin sur l’interruption volontaire de la grossesse. Je pense que pour toutes les femmes c’est un événement plus que douloureux, peu importe quelles relations on a avec l’éthique. Cela reste une des étape des plus astreignantes pour elles. Elles doivent assumer souvent seul l’avortement, les hommes s’étant « débinés», ne voulant pas être mêlés à de telles décisions. Bien que je sois un partisan du droit des femmes à le pratiquer, j’ai toujours un arrière-goût amer. On a beau retourner cette question dans tous les sens, il est évident que d’extraire l’embryon, quel que soit « son âge » est une atteinte à la vie. Il ne sert à rien de chercher des arguments essayant de réfuter ces faits.
Qu’il soit dit, l’avortement tue. Un enfant non désiré ne peut pas être une solution bénéfique. Il en va pour moi en premier lieu de son avenir, moins de la morale ou des principes que nous imposent les dogmes. Il est clair que les femmes sont bien solitaires lorsqu’elles se trouvent dans la grossesse. L’aide dont elles devraient jouir, elles ne la reçoivent que d’une manière limitée. Elles subissent quoiqu’elles fassent, les critiques de la société. J’essaie de m’imaginer ce qu’elles doivent subir dans un village irlandais, lorsque elles pratiquent l’IVG. Elles sont sûrement dans bien des cas mis à l’écart étant considérées comme des êtres dépourvus de morale. Ce qui pour les hommes est un instinct naturel, pour les femmes est plus ou moins un péché mortel. Une raison de les éviter. Je me souviens encore bien quelles étaient les luttes lorsque Simone Veil à légalisé l’avortement. Cela a été une révolution. Mon professeur de biologie nous indiqua, que de coucher avec des femmes pouvait être l’enfer. Il parla de la grossesse involontaire comme étant le pire des maux. Un déni complet de la vie. Il n’est pas étonnant que nous avions tous, après un tel cours magistral l’envie de toucher au fruit défendu, en nous disant, que c’étaient aux filles de faire en sorte, de ne pas tomber enceintes. Nous avons à chercher de bonnes raisons de nous disculper, oubliant que sans la participation active d’un homme, il ne peut pas avoir d’enfants. Pour ma part, j’ai à 18 ans vécu personnellement cette situation. J’avais supplié mon amie, qui était bien plus âgée que moi, de ne pas se faire avorter, mais elle passa outre, ce qui était dans notre cas la seule chose à faire, mais cet incident me poursuit encore aujourd’hui. Non, l’IGV n’est pas une bagatelle, c’est une option qui laisse toujours des traces indélébiles, qu’on le veuille ou pas. Les femmes irlandaises s’en rendent sûrement compte !
pm