Donald Trump a téléphoné à plusieurs chefs d’États, dont Vladimir Poutine, Angela Merkel, François Hollande. Après avoir déclaré à Theresa May que le Brexit était une excellente chose, il a été plutôt reçu froidement pas les dirigeants européens qui n’ont pas accepté de telles remarques. Veut-il détruire l’Europe ? Tourner le dos à la stratégie américaine qui considérait jusqu’alors l’UE comme un élément de stabilité ? Je ne comprends pas sa démarche, qui au bout du compte pourrait être désastreuse pour les USA. Ce qui a été péniblement construit à partir de 1945 serait à ses yeux obsolète. De telles remarques démontrent bien à quel point il ne comprend rien à la politique internationale. Moins encore à l’économie planétaire, où tout s’enchaîne qu’il le veuille ou non. J’ai l’impression d’être en face d’un gosse qui s’amuse à détruire des châteaux de sables sans pour autant se poser la question de savoir que mettre à leur place. Les gens avertis, aussi des Républicains, ne peuvent que secouer la tête et essayer de restreindre les dégâts occasionnés. Il semble prendre un malin plaisir à signer des décrets comme celui de l’interdiction pour des ressortissants de sept pays arabes de rentrer pour une période de trois mois sur le territoire américain. Un peu comme un héro de western qui aime jouer avec son colt. Tous cela ne peut que plaire à son nouvel ami Vladimir Poutine. Comme ce dernier à un compte à régler avec les membres de l’UE, il ne verrait aucun inconvénient de voir s’écrouler tout ce que nous avons construit depuis des décennies. Les tensions ne peuvent que favoriser la mainmise de la Russie sur ce qui a été il n’y a pas si longtemps encore son empire. Il se pourrait que les pays soumis aux Soviétiques se retrouvent en pleine instabilité. C’est sûrement la raison pour laquelle la Chancelière a insisté que l’OTAN se renforce, ce qui n’a pas été à l’origine des revendications du candidat Trump à la présidence. Si comme il l’a déclaré hier, il reste fidèle à l’Alliance Atlantique, il sera bien forcé de soutenir les pays baltes, la Pologne et j’en passe. C’est à partir de là qu’il sera forcé de constater, que les engagements pris par les États Unis ne peuvent pas simplement être foulés des pieds.
Cela concerne aussi les relations commerciales, qui sont soumises à des traités. Entre déclarer haut et fort sa manière de voir et de réaliser ses projets, il y aune marge qui se nomme concrètement le Congrès. Je ne peux pas m’imaginer que les ténors de l’industrie américaine veulent se soumettre à des décisions qui démoliraient tous leurs acquis. Il est certain que nous passerons en Europe des moments difficiles, mais il ne faudrait pas baisser pavillon, au contraire. Nous aussi avons des moyens de pression. Je ne peux pas me marteler en tête que Microsoft par exemple soit prêt à devoir vendre chez nous ses produits avec des surtaxes considérables. Cela peut se passer si le milliardaire mettait en pratique ses coups de gueule. Pour arriver à tenir tête, l’UE doit se consolider à nouveau, faire bloc contre les menaces d’un président sorti de ses gonds. Mais je pense également que Donald Trump subira des résistances intérieures. Voudra-t-il les prendre en compte ?
pm