Les manifestations, qui jusqu’à ce jours ont fait plus de 20 morts en cinq jours, sont inquiétantes, car je ne peux pas me départir qu’il y derrière tout cela de la provocation. D’après ce qu’on sait, ce mouvement est d’après certains dires parti de rien. Il était avant tout question de la hausse du prix de l’essence et des œufs, de la baisse de l’aide sociale pour les retraités. Ces mesures nouvelles n’ont pas fait l’unanimité, ce qui me semble tout à fait normal. Je ne suis certes pas un adhérent d’un État mené par des religieux, mais je suis assez lucide pour me faire une idée des conséquences que peut avoir une telle montée de colère. D’après ce qu’on sait, le soutien au dictateur syrien est mis aussi en cause. Depuis 2009, lors des manifestations contre Mahmoud Ahmadinejad, l’Iran n’a jamais connu une telle ambiance de révolte. Pour se faire une idée, à qui ce « désordre » peut profiter, il me vient tout d’abord l’Arabie Saoudite en tête, qui est mêlée dans un conflit armé au Yémen contre le régime iranien. Il s’agit d’une guerre ouverte qui avant tout a comme arrière-fonds la guerre que se livre les sunnites contre les chiites, deux branches de l’islam qui se haïssent depuis la nuit des temps. Il est question de la suprématie d’une de ces deux tendances dans la région. Évidemment que cela peut arranger les Saoudiens lorsque cela marche mal chez leurs rivaux de Téhéran. Mais ils feraient mieux de ne pas se réjouir trop top. Naturellement Donald Trump s’est empressé de twitter son appui à ceux qui tentent d’occuper la rue. Ce qui est désolant dans tout cela, que l’impression règne, que tous ceux qui revendiquent avec raison plus de justice sociale paraissent être téléguidés. Weiterlesen