Charles Aznavour est mort à 94 ans dans sa résidence en Provence. Je ne vais pas parler de sa carrière, qui a été remarquable, pas de son attachement à la terre de ses parents, l’Arménie, mais plutôt de la fin d’un style de vie, qui a marqué la France au 20ème siècle. La chanson reflète pour moi l’empathie, la proximité, des sentiments intimes qui ont fait de la France ce qu’elle devrait être aujourd’hui. Aussi le refus de se soumettre à des schémas qui ne correspondent pas à sa vrai nature. Non, ce n’est pas par esprit de nostalgie que j’écris cela, mais bien plus par amour d’un pays, qui depuis toujours a voulu se démarquer d’un style de vie qui était à la traîne de ce qu’on nomme communément le progrès. Un américanisme qui ne correspond pas à notre nature. Nous n’avons pas affaire à un peuple « fast food , Coca-Cola ou internet ! » Jusqu’à présent je le crois ! Mais ce n’est pas en perdant nos repaires qu’il sera possible de sauvegarder cet acquis. Charles Aznavour incarne pour moi une France chaleureuse, généreuses. Pas celle qui veut à tout prix maintenir le cap de ce qu’on nomme communément l’évolution. Il serait temps de réfléchir au phénomène d’adaptation, dans lequel le monde entier est soumis. Il est en partie dû à la mondialisation qui nous met sous le joug du profit, de l’effectivité. Mais qu’entend-t-on par là ? Avant tout de la soumission. Le monde de la chanson, que ce soit Edith Piaf, Georges Brassens, Juliette Gréco ou Charles Trenet, est une démarche identitaire. Elle se base sur la spécificité française et ceci sans s’édulcorer. Weiterlesen

Trouver du boulot ou un appartement en ayant un nom et prénom arabe n’est pas une partie de plaisir. « Désolé, nous avons pas pu prendre compte de votre candidature. » Et ceci malgré de très bonnes références, des études brillantes, un casier judiciaire vierge et un passeport français. Aussi le lieu d’habitation joue un rôle essentiel. Qui habite à Neuilly-sur-Seine a de meilleures cartes. Il va sans dire que je trouve une telle ségrégation inhumaine et totalement injuste. Si le fait de se nommer Isidore au lieu de Hakim est un critère, la bêtise ne connaît plus de limites. C’est la preuve que le racisme est encore de mise dans la vie quotidienne. Je trouve illégitime d’obliger des personnes, peu importe d’où elles viennent, de renier leurs origines, de couper leurs racines à cause de certains imbéciles – des Européens de souche – pour avoir droit au même traitement que ceux dont les familles vivent depuis des générations en France ou ailleurs. Peu importe le pays, l’exclusion ne connaît pas de frontières. L’intégration n’est pas égale à l’assimilation. Il ne peut pas être question de renier son histoire pour des raisons pratiques. Je suis un partisan de la sauvegarde de l’identité. Cela n’est pas toujours simple. Pour ma part je ne sais pas trop à quel monde j’appartiens ? Est-ce le monde de mes ancêtres ou celui du milieu, où j’ai été élevé ? Pour ma part la deuxième option est de loin en tête. Mes parents ont quitté l’Allemagne en 1936. Ils étaient de culture germanique. En 1944 ils ont changé de religion. J’ai été baptisé. Weiterlesen