Que ce soit à Chicago, où des policiers ont à nouveau fait parler d’eux en tuant un noir, ou à Ajaccio où des manifestants réclament le renvoi de tous les arabes, nous sommes très loin de la tolérance, qui elle seule peut garantir une vie commune. Il est fatal que des réflexes tels que l’Europe a toujours connus, incitent de « braves citoyens » à perdre toute mesure. On ne peut obliger personne d’aimer qui que ce soit, mais de là à pratiquer la ratonnade il y a un pas qu’il ne s’agit pas de faire et ceci dans son propre intérêt. Je ne vais par revenir sur les causes qui ont causé la colère populaire en Corse. C’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres et qui reproduit assez bien l’ambiance qui règne actuellement en France. Celle de l’exclusion. Comment arriver dans de telles conditions à une intégration qui fait cruellement défaut, si même à la tête de l’État on se laisse entraîner par un courant plus ou moins musclé ? Il y a de quoi réfléchir. Je veux parler de la déchéance de la nationalité, qui s’adresse avant tout à un cercle de personnes issues de l’étranger. Ce n’est pas un individu originaire du Limousin qui se verra retirer son passeport en cas de délit, mais bien des « basanés ». C’est ce qui donne un relent désagréable à une mesure répressive. Elle ne se base pas uniquement sur des faits objectifs, même si le projet de loi dit autre chose. Elle concerne une tranche de la population bien précise et peut être considérée comme sélective. N’est-on pas en principe tous égaux ? Non ! Il serait alors temps d’arrêter toutes ces chimères, qui dans les faits ne riment à rien. Weiterlesen