Pas mal de grogne chez Boris Johnson, qui a été bafouillé par le parlement. Le voilà forcé de faire la demande à la Commission Européenne de repousser de quelques mois le Brexit. Mais il insiste et persiste. Pour lui il n’y a que le 31 octobre comme date valable. C’est la raison pour laquelle il n’a pas signé cette missive. BoJo a fait partir un autre courrier, ou il explique qu’il a été contraint d’agir ainsi. « Une nouvelle extension porterait préjudice aux intérêts du Royaume-Uni et de nos partenaires de l’UE, ainsi qu’aux relations entre nous », a-t-il écrit. « Nous devons mener ce processus à terme afin de pouvoir passer à la phase suivante et construire notre nouvelle relation », a-t-il ajouté. L’ambassadeur britannique auprès de l’UE, Tim Barrow, a souligné que Boris Johnson avait dû agir, car la loi l’y contraignait. Que s’est-il passé pour que la Chambre des Communes ne passe pas aux voix ? Oliver Letwin, un des députés tories que Johnson avait mis à la porte du parti, a exercé sa petite vengeance. Il a fait adopter par 322 voix contre 306 un amendement obligeant le premier-ministre à faire la démarche qu’il juge d’avilissante à Bruxelles. Il y est question de ne rien précipiter, de laisser aux députés le temps nécessaire de bien réfléchir aux conséquences que le Brexit pourrait causer. Pour que le tout fonctionne, il faut modifier pas mal de lois, en décider de nouvelles. Sans cette démarche tout pourrait aboutir à un désastre, ce qu’il faut éviter à tout prix. C’est en soi une décision raisonnable, mais qui brusque le battant qu’est Boris Johnson. Il a répliqué que dès demain, il ferait tout pour que le deal soit mis aux voix à Westminster.

Pendant les débats au bord de la Tamise, tous ceux qui voudraient que le Royaume Uni ne quitte pas l’UE ont manifesté dans les rues de Londres et dans les autres villes du pays. Des centaines de milliers d’opposants, un ras-de-marée bleu. Ne faudrait-il pas compter sur l’avis de 50 % de la population et remettre aux voix le Brexit ? Je suis pour un retour aux urnes des citoyens, considérant que dans un tel cas, où il en va de la survie de la nation toute entière, les politiciens doivent avoir l’aval du peuple, d’autant plus que le 23 juin 2016 les électeurs avaient été trompés. On ne leur avait pas dit quelles conséquences pour eux aurait le Brexit. Une supercherie colossale, qui peut être considérée comme une honte pour la plus vieille démocratie du monde. À 23 heures hier soir Donald Tusk, le président du Conseil européen a reçu la lettre de Londres. « La demande d’extension [du délai fixé pour le Brexit] vient d’arriver. Je vais à présent commencer à consulter les dirigeants de l’UE sur la manière de réagir », a-t-il écrit sur Twitter. Il serait étonnant, malgré les réticences, que les chefs d’États disent non à cette requête. Il faut éviter à tout prix que l’UE mette au pied du mur les Anglais, ce qui donnerait l’occasion à BoJo de se justifier. « Vous voyez, j’ai tout tenté ! », c’est ce qui dirait probablement. Cela le mettrait en position de force en cas de nouvelles élections. Personne ne veut lui accorder cela ! Le fait est, qu’il a plongé tout le pays dans une situation qui n’est pas digne de son histoire. Je suis persuadé que va-et-vient laissera des traces indélébiles, qui pourraient être un frein à l’expansion du Royaume-Unis.

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/19/brexit-boris-johnson-contraint-de-demander-un-report-a-bruxelles_6016189_3210.html

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