Et vlan, nous voilà nouveau forcé de prouver que nous avons des couilles bien pendues ! Le mythe de la virilité nous poursuit sans arrêt. « Notre bite et nos couilles pèsent des tonnes à tous les moments de notre vie. On tire nos couilles comme Sisyphe trimballe son rocher. C’est un système stupide », résume Sébastien Garcin, un directeur marketing d’une grande société. Il est vrai que bien des mes congénères se croient obligés de se vendre comme des super-mecs depuis que le féminisme gagne du terrain. Mais tout cela est en grande partie une légende. Nous oublions souvent que les hommes sont des êtres extrêmement sensibles, vivant constamment dans la crainte de ne pas pouvoir satisfaire leurs partenaires. Un grand nombre de types ont des problèmes avec l’impuissance, un phénomène très répandu. En voulant faire de l’amour des joutes sportives, on détruit les sentiments. Je pense que cette course incessante qui consiste à vouloir se prouver sans arrêt cause un déséquilibre. Pour pouvoir se faire une idée de ce qui se passe, je ne peux pas ignorer le mouvement MeToo. Il est question de l’agression sexuelle, qui est mise avec raison au pilori, mais cette action soulève aussi certaines questions. D’un côté il est possible de lire dans la presse des critiques acerbes contre les tous ceux qui ne correspondent pas au mythe de la virilité, qui sont accusés d’impuissance. Il y a de cet fait des attentes qui ne peuvent pas être assouvies, par rapport à l’idéal masculin que nombre de femmes ont.

Puis parallèlement à tout cela, il y a une mise à pilori de toutes avances qui pourraient être considérées à juste titre comme étant trop téméraire. Dans la recherche de rapports plus intimes, il faut que les hommes se fassent à l’idée que l’épée de Damoclès leur plane constamment sur la tête et qu’elle peut à tous moment les happer. Je suis le premier à vouloir condamner tous agissements arbitraires de la part « des porteurs de couilles », mais je dois aussi reconnaître que la suspicion constante empoisonne les rapports. Il est difficile d’allier d’une part une retenue à tous crins, de l’autre d’être un vrai mec qui empoigne les occasions quand elles se présentent. Chacun de nous peut, s’il est honnête, prétendre que la conquête d’une femme est un jeu qui a ses propres règles, que c’est dans bien des cas une prise en possession, qu’il y tout d’abord des obstacles à surmonter. Cela me fait penser parfois au jeu entre le chat et la souris, où cette dernière en fait souvent les frais. Ceci contrairement à Tom et Jerry, où la souris trouve refuge dans un endroit, où son adversaire ne peut pas se frayer un passage. Lorsque j’observe tout cela, je dois avouer que je ne sais plus à quel saint me vouer. Le cas de Placido Domingo me cause un certain malaise, car des faits qui ont eux lieu à près de trois décennies lui retombent sur le dos. Lui, un homme amateur de femmes, a conté fleurette à des collègues peut-être d’une manière trop insistante, mais à l’époque cela n’était pas un péché de le faire. D’en faire aujourd’hui un monstre me semble exagéré. Comme homme il y a de quoi vivre dans la crainte, qu’au moindre flirt il puisse se retrouver en justice. Tout en exigeant le respect mutuel, il est incompatible de vouloir joindre la chasteté à une explosion de sentiments. Tout cela est de mauvais augure !

pm

https://www.nouvelobs.com/tv/20190924.OBS18869/la-virilite-ne-pleure-pas-sois-un-homme.html

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