Pas d’objections de donner du cannabis à des personnes atteintes d’Alzheimer dans une maison de retraite en Suisse, mais si c’est pour les « péter » afin d’avoir un peu de paix ensuite, je ne marche pas. Je connais par hasard un peu la situation sociale des personnes du troisième âge à Genève pour me permettre d’émettre un tel jugement. Comme un peu partout en Europe, il y a un manque endémique de personnel dans les maisons de retraites. Les aides sont mal rémunérées et n’arrivent pas à joindre correctement les deux bouts. Font des heures supplémentaires, souvent pas rémunérées et ceci dans une ville, où une maigrichonne pizza avec une pincée de thon coûte plus de 20 francs, soit au minimum 18 Euros, où d’avoir un toit sur la tête tient du miracle. De pauvres ères qui sont méprisés. Il n’est pas rare que pour une vingtaine de grabataires il n’y a qu’une à deux personnes. Donc il y a intérêt de les gaver avec des médicaments ou avec de l’herbe. Il est vrai que le pensionnaire idéal est celui qui la boucle. Lorsque vous avez la joie de vous rendre dans un tel établissement, vous verrez nombre de zombies qui fixent à longueur de journée le mur ou qui roupillent. Le tout entre 6000 et 9000 par mois ! Et d’après ce que j’ai pu apprendre, la « bouffe » est souvent en-dessous de tout ! Pas du Bocuse, loin s’en faut. Vous me direz : « Ce que tu chantes-là fait partie du répertoire un peu partout en Europe, à la seule différence que Genève ploie sous l’argent plus ou moins propre. Et maintenant il est question du cannabis. En principe il peut avoir effectivement des effets positifs dans la gériatrie. Je l’accepte tant que cela ne va pas au détriment ni du personnel, ni des patients. Il est connu que des personnes soumises à de telles drogues sont moins agitées que si ce n’était pas le cas.

C’est la raison pour laquelle j’aborde de telles nouvelles avec une pointe se pessimisme, tout en sachant que dans des cas bien précis le cannabis peut être bénéfique, comme c’est le cas du Parkinson. Tant qu’il n’est pas appliqué comme stupéfiant ayant pour but de mettre les seniors en veilleuse, je n’ai pas d’objections. Peut-être est-ce mieux de donner de la came que de les bourrer de médicaments. Je m’élève contre de telles pratiques, car j’ai un âge, où cela pourrait m’arriver. Et nous voilà au fond du problème, celui de vouloir maintenir en vie, des personnes qui sans l’aide médicale passeraient l’arme à gauche. Tant qu’elles peuvent passer une vie plus ou moins correcte, je n’ai rien à dire, mais lorsqu’on a affaires à des patients qui ont complètement perdus la tête, qui ne peuvent presque plus se mouvoir, cela ressemble à du harcèlement thérapeutique ayant pour but de faire de l’argent. Je trouve tout cela indécent. Lorsque ma mère se trouvait dans le coma à l’hôpital cantonal de Genève en 1995, je demandais au médecin-traitant, si ma mère avait encore des chances de vivre décemment si elle était réanimée. La réponse fut non, car ses organes ne fonctionnaient plus correctement. Je demandais à ce qu’elle puisse s’endormir tout simplement, ce qu’on considéra alors comme étant hors normes. « Voulez-vous faire du beurre sur son dos ? » Après bien des palabres, ils la laissèrent s’en aller. C’est ce qu’elle avait demandé. Je n’espère pas qu’ils lui aient prélevés les organes !

pm

https://www.nouvelobs.com/societe/20190623.OBS14807/cette-maison-de-retraite-suisse-experimente-le-cannabis-therapeutique-sur-les-malades-d-alzheimer.html

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