Être transgenre ou homosexuel est dans notre « société si vertueuse » encore une tare. On considère un tel fait comme une maladie honteuse, ce qui est des plus discriminatoires. Ce qui est inné ne devrait pas être remis en question, ni même un comportement qui dépasse les normes fixées par des citoyens, se croyant obligés de d’imposer des comportements partant de leur subjectivisme. Une attitude pour le moins inacceptable, lorsqu’on fait référence à la nature, qui elle, est faite d’espèces différentes. « Non binaire, dans mon cas, cela signifie que je ne me reconnais ni comme fille ni comme garçon. Mais je suis aussi, actuellement, dans une parenthèse agenre, donc sans genre du tout », explique Yane, un jeune n’étant pas comme les autres. Je ne vois pas pour quelle raison la société n’accepterait pas une telle situation. La discrimination semble être un phénomène profondément ancré chez tous les êtres vivants. Je veux aussi parler de certains animaux, qui ne sont pas dépourvus de cette tare. Est-ce la peur que de tels mutations puisse mettre en danger l’évolution de l’homme ? Est-ce une défense contre certains caprices de la nature ? Le fait est qu’un quotidien hors-normes est très difficile à assumer. Qu’il exige de ceux qui sont autrement, de redevenir « normal » même si génétiquement ils ne le sont pas. A-t-on pris conscience quelles souffrances cela peut engendrer ? Que cela blesse élémentairement les droits de l’homme ? Tout cela, même s’il n’y a pas de harcèlement, que le comportement des un et des autres n’appelle pas de récriminations. C’est de l’exclusion la plus vile qui soit, que rien ne saurait excuser. « En 3e, je faisais tout pour me comporter en “vraie fille”, m’intéresser aux mêmes choses que les autres, c’était assez épuisant. J’avais cette idée que, si les gens voyaient ce que j’étais réellement, ils ne m’aimeraient pas. J’avais été beaucoup rejeté avant, je ne voulais plus sortir du lot », dit Yane. Il ne voit pas la raison pour laquelle il serait en marge. Non, il n’est pas un handicapé, une erreur de la nature.
Pour les parents il est difficile d’accepter que leur enfant ne se sente pas à l’aise dans un sexe qui lui paraît être étranger. Même si l’aspect extérieur peut paraître évident, ce qui se passe dans l’âme, dans le comportement, dans l’état psychologique est différent. Je pense que de vivre dans un tel no-mans-land doit être terrible à supporter. Je peux bien m’imaginer la souffrance que cela peut engendrer. De loin pas une partie de plaisir. Les professeurs auront beau expliquer aux enfants la raison de tel ou tel comportement de leur camarade, ils ne réussiront pas pour autant à établir un mouvement d’empathie. Je pense qu’une des raisons est la peur que cela puisse arriver chez des frères ou des sœurs, que cela puisse déséquilibrer toute une famille. Chez Yane les parents se sont séparés. Est.ce dû au transgenre ? À la crainte de ne pas pouvoir assumer les contraintes auxquelles sont soumis de tels enfants ? Je le pense, la preuve que le fait d’être différend peut ébranler toute une famille, la rendre caduque par rapport aux autres. Les lois pourront atténuer certaines souffrances, elles ne les éradiqueront pas pour autant. « Mais je fais très attention quand on est avec d’autres personnes à la genrer comme elle le souhaite, parce que ça compte beaucoup ! » dit Yane, qui ne veut pas être une personne à part, au contraire. Il doit malgré tout sentir, que pour beaucoup il est difficile de s’y retrouver. N’est-ce pas normal ?