Angela Merkel et Emmanuel Macron ont pour l’instant des rapports un peu tendus. En ce qui concerne particulièrement la présidence de la Commission européenne, leurs avis divergent. La Chancelière soutient Manfred Weber, le chef du groupe parlementaire des chrétiens-démocrates, qui a remporté la victoire dimanche dernier, mais en y laissant pas mal de plumes. Le président quant à lui soutient la commissaire européenne à la Concurrence. Margrethe Vestager. Où le bât blesse, c’est en particulier la personnalité du Bavarois Manfred Weber. Il est intègre, sympathique, mais fait-il le poids ? Je l’ai vu dans un débat télévisé qu’il mena face au néerlandais Frans Timmermans. Il connaît indéniablement les dossiers, mais il me semble un peu frêle pour aborder les problèmes qui se posent à la Commission. D’une part à l’intérieur, où ce n’est pas une mince affaire de s’imposer par rapport aux 27 chefs d’États ou de gouvernement. (Je pars du principe que le Brexit sera consommé d’ici là !) Tant que la majorité absolue sera encore exigée, comme c’est le cas pour les lois budgétaires, il faut avoir une bonne colonne vertébrale. Parallèlement le future chef de la Commission sera soumis à de plus en plus de pressions dans le contexte international. J’en veux pour preuve la guerre commerciale qui pourrait ternir les rapports diplomatiques avec les USA, le défit industriel par rapport à la Chine. Margrethe Vestager et Frans Timmermans semblent avoir un autre calibre. Angela Merkel le sait, mais elle est pour l’instant obligée d’apporter son soutien au poulain du parti-frère qu’est la CSU. Mais la connaissant bien, je suis sûr qu’elle pourrait le faire tomber si elle en voit l’opportunité.

Comme elle n’est plus à la tête de la CDU, cet exercice serait plus simple pour elle. C’est la raison pour laquelle son soutien au leader du Parti populaire européen (PPE) me semble être un peu frileux. Les candidats doivent « incarner » les ambitions européennes, d’après Emmanuel Macron. « Qu’ils aient l’expérience pour le faire puisque ce sont des responsabilités éminentes au niveau européen qui supposent d’avoir des expériences soit dans son pays soit déjà en Europe » Ce serait un arrêt de mort pour Manfred Weber, car il n’a jamais occupé un poste gouvernemental. D’autres part les groupes parlementaires se sont mis d’accord, qu’ils ne donneraient que le feu vert à ceux qui avant les élections se sont déclarés candidats avec un programme à l’appui. C’est ce qui affaiblirait considérablement la position d’un Michel Barnier, le chef-négociateur du Brexit. Les chefs d’États et de gouvernement ont déclaré hier soir, que le débat autour d’une personne n’était pas encore de mise. Ce qui compte pour eux c’est avant tout les options politiques que doit prendre la Commission, redéfinir ses prérogatives et ses obligations. On en peut pas nier qu’il y a de profondes divergences entre les pays-membres. Nous devrons nous attendre à de longs palabres, d’autant plus que des pays comme l’Italie ou la Hongrie risquent bien de ruer dans les brancards. Il sera des plus ardus de trouver un compromis afin d’éviter la paralysie de l’UE. Si dans toutes les décisions, la majorité simple était de mise, il y aurait pas ce danger-là. Les populistes le savent et risque bien de faire chanter les autres. Il y a vraiment de l’eau dans le gaz!

pm

https://www.nouvelobs.com/elections-europeennes/20190528.OBS13620/qui-presidera-la-commission-europeenne-macron-et-merkel-affichent-leurs-divergences.html

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