Le philosophe, qui avait exprimé sa sympathie pour les Gilets Jaunes, a été injurié lors d’une manifestation qui a eu lieu sur le boulevard de Montparnasse, à l’angle de la rue Campagne première, dans le 14ème arrondissement. « Barre-toi, sale sioniste de merde », « grosse merde sioniste », « nous sommes le peuple », « la France elle est à nous » Il y avait heureusement les forces d’ordre, qui ont empêché que la situation se détériore encore plus. Alain Finkielkraut à déclaré dans le Journal du Dimanche : avoir « ressenti une haine absolue ». « J’aurais eu peur s’il n’y avait pas eu les forces de l’ordre, heureusement qu’ils étaient là, tous les manifestants n’étaient pas agressifs, l’un d’entre eux lui a même proposé de revêtir un gilet et de rejoindre le cortège, un autre a salué son travail ». Je préfère utiliser des citations, au lieu de déclarer haut et fort tout mon dégoût par rapport à ce qui s’est passé. Le mal qu’ont causé certains Jaunes à la France est considérable, car il remet en question les valeurs de la République, qui préconisent la tolérance et le respect d’autrui, même si on ne partage pas ses opinions. « Je n’ai pas entendu “sale Juif” » Alain Finkielkraut poursuit : « Ils visaient avant tout mes liens et mes positions sur Israël. Il y a chez eux un sentiment d’hostilité très fort à l’égard des juifs et je paie ma notoriété. » De tels propos démontrent pourquoi j’ai abordé avec une telle réticence ce mouvement, dont certaines revendications étaient parfaitement justifiées. En temps que démocrate je condamne sans limites un tel comportement. Même si je ne suis pas un adepte de Benjamin Netanyahou comme vous le savez, que je condamne sa politique discriminatoire envers les Palestiniens, je ne saurais accepter de tels propos.
« Les différents leaders de cette révolte protéiforme ont été accueillis à bras ouverts sur tous les plateaux de télévision. Ils sont devenus les stars du petit écran. Cette promotion leur est montée à la tête et l’arrogance a changé de camp. », telle l’analyse du philosophe. Cet incident aurait dû être l’occasion pour eux de se démarquer des antisémites qui se sont joints au mouvement des Gilets Jaunes. Le monde politique est traumatisé ce matin, peu importe de quel bord sont les leaders qui se sont exprimés. Sur Twitter Emmanuel Macron a déclaré : « Fils d’émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n’est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun. Les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolérerons pas. » Christophe Castaner a ajouté : « Un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu. Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE.». Mais aussi Marine Le Pen n’est pas restée silencieuse : « L’agression d’Alain Finkielkraut aujourd’hui est un acte détestable et choquant, qui illustre la tentative d’infiltration du mouvement des “gilets jaunes” par l’extrême-gauche antisémite » Et où sont restés les antisémites de son entourage ? D’anciens pétainistes qui n’y vont pas de main-morte lorsqu’il est question de la soit-disant « internationale juive ». Faire de la politique en récupérant un tel incident est nauséabond.
pm