S’il y a un message fort, c’est bien le fait que le grand débat national voulu par Emmanuel Macron, aura aussi lieu dans le milieu carcéral. La prison est le miroir négatif de notre société. En France plus de 70.000 personnes sont détenues. Pour Nicole Bellobet, la ministre de la justice, elles sont aussi des citoyens et des citoyennes. Il y a une demande au sein des établissements. Des détenus disent que si le débat se tient, ils iront. Tous ceux qui le souhaitent pourront s’inscrire et participer, à l’exclusion des personnes sous le coup de mesures disciplinaires ou présentant un risque particulier pour la sécurité“, telle la déclaration de l’administration pénitentiaire. Si on veut comprendre ce qui se passe dans la société, il faut prendre en compte leurs doléances, mais en particulier aussi leurs propositions. Il s’agit d’avoir une approche pragmatique de la délinquance. À quoi est-elle due ? Quel est le rôle des parents dans de tels agissements ? Pour moi la racine de tous les maux est la petite enfance et la jeunesse de certains. S’ils sont négligés, ignorés, il ne faut pas étonner qu’ils ne soient pas des anges. On me répétera, qu’il y a beaucoup de jeunes, ayant vécu une telle situation, qui ne feront pas de larcins ou n’exerceront pas de la violence envers autrui. Je répondrais qu’ils ont la chance d’avoir un fort caractère, ce qui n’est pas du lot de chacun. Sans vouloir excuser de tels comportements, je pense qu’il faudra voir de fond en comble la politique de la famille.

Il est à mes yeux trop facile de rendre toujours responsable la précarité. Il y a une attitude à avoir envers les enfants qui fait cruellement défaut. Ce n’est pas en couvrant de cadeaux les petits, par mauvaise conscience, qu’il sera possible de combler le manque d’amour. Un grand nombre de détenus ont vécu une jeunesse, où ils ont été livrés à eux-même. Il ne suffit pas de donner la clef de l’appartement et de dire au jeune : « Tu trouveras de quoi manger dans le réfrigérateur ! », pour avoir rempli son devoir parental. Il lui faut de la présence, que ce soit pour s’échanger ou pour faire les devoirs scolaires. Si cela n’est pas possible, parce que les deux conjoints ou la mère, si elle élève son enfant seule, doivent se rendre au travail pour pouvoir faire survivre la famille, il y a quelque chose de bancal dans tout le système. C’est pourquoi il faudra tout entreprendre afin que les gens puissent exercer leur profession en partie à domicile. C’est-là que l’État doit jouer son rôle. „L’immense majorité des détenus n’est pas privée du droit de vote. Et même un détenu privé de ses droits civiques ne doit pas être privé du droit de débattre“ Les grands sujets prévus par le gouvernement y seront débattus, comme la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté, et l’organisation de l’État et des services publics, ainsi que les „thématiques carcérales ou judiciaires“. La garde des sceaux prendra part à certains de ces forums, afin que les détenus aient l’impression d’être entendus. Il y aura de tels débat dans les 188 prisons de France. Les directeurs de ces établissements sont appelés à organiser ces rencontres, comme le font les maire sur tout le territoire national. Un exemple que devrait suivre d’autres nations européennes !

pm

https://www.nouvelobs.com/politique/20190212.AFP1720/les-prisons-vont-ouvrir-leurs-portes-au-grand-debat.html

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