« Je veux mourir », telle la déclaration d’un petit garçon de sept ans qui a été maltraité par ses camarades d’école. Il est parfois rentré avec un manteau déchiré ou des lacets coupés. Il a été roué de coups. « Maman, je suis tombé ! » Il n’a pas osé dire ce qui s’est vraiment passé de peur de représailles. Sa mère n’a pas été dupe et s’est adressée à la direction. Deux garçons ont été punis, mais les faits se sont répétés un peu après. Voyant qu’elle n’arrivait pas à faire enrayer ces violences, elle a sur le conseil d’un ami avocat décidé de filmer une déclaration de son fils et l’a placée ensuite, après maintes hésitations, sur internet. „Je vois bien que la directrice fait de son mieux, mais si l’école avait la bonne réaction, ce gamin arrêterait de frapper mon fils ! On l’a frappé, insulté pendant des mois. On lui a dit qu’il était con, qu’il était moche, on lui a craché dessus, on l’a humilié.“ Cela s’est passé dans le Nord-Est de la France dans un établissement catholique. Je ne crois pas qu’elle ait rendu service à son fils de cette manière, d’autant plus qu’elle l’a montré sur le net à visage découvert. Juridiquement cela est contestable, car il est probable que la justice classe l’affaire en déclarant que ce qui s’est passé est un comportement plus ou moins normal entre des enfants de cet âge. „Le personnel éducatif a constaté des chamailleries entre enfants, des bousculades. Ce ne sont pas des violences de type coup de poing“ Telle la déclaration d’un procureur. Un fois de plus la preuve que la justice est impuissante face au problème du harcèlement. Ce n’est pas une bagatelle, loin s’en faut. Lorsqu’il est d’ordre moral, il est pour ainsi dire impossible d’y mettre un terme. Les personnes visées, fautes de preuves concrètes ne peuvent pas être attaqués juridiquement. Affaire classée ! Dans le cas de ce petit de sept ans, les traces d’une agression corporelle ne peuvent pas être niés. Le personnel de l’établissement n’a visiblement pas été vigilent, ce qui est une atteinte à l’obligation d’intervenir lorsque une personne est en danger. N’y-a-t-il pas des jeunes qui ont été poignardés dans le préau d’une école ? Comment aurais-je réagi ?

Sachant que de telles poursuites s’enlisent, j’aurais mis mon enfant dans une autre école. En le présentant ainsi sur internet, on le traitera partout de poule mouillée. En écrivant ces lignes, je me demande si la mère n’a pas agi de manière inconsidérée. Elle a, sans le vouloir, fait plus de mal, que ce qui s’est passé concrètement. C’est exemple démontre à quel point il est dangereux de publier des faits privés sur le net. Ce film restera indélébile et ceci jusqu’à la nuit des temps. C’est totalement inadmissible de compromettre ainsi l’avenir d’un enfant. Je ne sais pas si la maman en est consciente. Qu’on le trouve juste ou pas, ce garçon sera la risée de tous les enfants de son âge qui verront la vidéo, même si ses déclarations sont tragiques. Les enfants sont sans pitié, comme les adultes au demeurant. Le mal est fait, même si la mère retirait cette déclaration. Elle a influencé son fils, sans que ce dernier soit en mesure à son âge de mesurer les conséquences de son agissement. Cela peut aussi être considéré comme une sorte de harcèlement. Les services de l’enfance devraient au plus vite intervenir. Non seulement à l’école, mais avant tout chez la mère.

pm

https://www.nouvelobs.com/education/20181108.OBS5078/filmer-son-fils-de-7-ans-le-dernier-recours-d-une-mere-impuissante-face-au-harcelement-scolaire.html

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