L’idée de partager sa bombe atomique avec l’Allemagne n’est pas bonne, même si c’était un bon moyen de financer en commun les dépenses qu’un tel programme engendre. Comment en est-on arrivé à réfléchir à une telle option ? Il est vrai que la République Fédérale ne peut plus s’attendre d’une manière inconditionnelle à l’aide américaine en cas de conflit avec la Russie par exemple. Jusqu’à l’avènement au pouvoir de Donald Trump, une telle intervention ne se discutait même pas. Comme fidèle vassal des États-Unis, il ne pouvait pas en être autrement. Une aide financée par le contribuable allemand en ce qui concerne la présence des troupes américaines en Allemagne et évidement aussi d’une allégeance inconditionnelle, qui a eu du plomb dans l’aile, depuis que Gerhard Schröder avait refusé de participer à la guerre contre l’Irak. La France devrait savoir que le peuple allemand est très réticent en ce qui concerne tout ce qui touche à l’armement nucléaire. Je pense qu’il serait plutôt enclin à chercher à se rapprocher de la Russie, de tendre la main à Vladimir Poutine, que de soutenir une stratégie qui pourrait remettre en question la prolifération des bombes atomiques. Il n’est donc pas question de produire de telles armes. De se joindre au programme français de la défense serait dans ce cadre-là un jeu risqué en ce qui concerne l’équilibre des forces sur le continent européen. D’un autre côté je dois reconnaître que la coopération entre les deux pays doit s’approfondir en ce qui concerne les forces conventionnelles. Pourquoi pas avoir un commandement unique ? À une époque de grande instabilité, en particulier en ce qui concerne l’Allemagne, cela pourrait être une colonne vertébrale, qui fait actuellement cruellement défaut.

Le gouvernement allemand vacille, est d’une faiblesse endémique. Il se laisse intimider par l’extrême-droite d’une manière insupportable pour moi. Cela me rappelle les symptômes qui ont conduit au 3ème Reich pendant la République de Weimar. Un pouvoir usé n’arrivant pas à défendre la démocratie. Vous me direz que j’exagère… Si au moins vous aviez raison j’aurais des nuits plus calmes. J’ai longuement hésité à écrire cet article, car dans une situation normale j’aurais évidemment dit, qu’une coopération dans le nucléaire aurait pu être dans le domaine du possible entre amis, même si personnellement je refuse l’idée de tout armement nucléaire. Mais tant qu’il n’y aura pas un revirement complet de cap en ce qui concerne la défense des institutions à Berlin et dans les Länder, je ne peux malheureusement plus considérer l’Allemagne comme un pays sûr. Au train où vont les choses, personne ne peut dire ce qui se passera avec l’AfD, si ce parti félon ne participera pas un jour au gouvernement, nommera le chancelier ou la chancelière ? Je sais que je provoque un peu, mais ne vaut-il pas mieux le faire avant que la catastrophe arrive ? Je ne voudrais pas que la France au bout du compte en fasse les frais ! Pour moi c’est l’après-Merkel qui compte et je crains qu’il soit angoissant. Pour l’instant il faut tout faire afin de sortir du marasme dans lequel se trouve l’Allemagne. L’avenir de l’Europe en dépend. Emmanuel Macron devrait y contribuer en proposant à Berlin de mettre sur pied une ligue antifasciste. Je développerai cette idée en fin de semaine.

pm

https://www.nouvelobs.com/monde/20180910.OBS2107/la-france-va-t-elle-partager-sa-bombe-atomique-avec-l-allemagne.html

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