On est jamais mieux servi que par soi-même ! C’est ce que se disent les masturbateurs. Mais pas qu’eux ! Nous nous trouvons dans une société pour qui la solidarité à quelque chose de suspect. Au lieu de faire l’amour, certains préfèrent la veuve-poignet. Au moins c’est du solide et ne déclenche pas des questions interminables. Du boulot bien fait et après « la branlette », on peut se remettre à gamberger à autre chose. Que d’ennuis évités ! Pour les femmes, il pourrait en être de même, après l’emploi du godemichet. Mais c’est ne pas tenir compte de sa sensibilité mentale, qui contrairement aux hommes, ne se laisse par mettre au rencard après une bonne masturbation. Si un journal sérieux comme « Le Monde » se demande, si elle ne va pas un jour remplacer la sexualité à deux, je ne verrais pas de raisons de me passer de ce plaisir ! Non, n’ayez crainte je ne me caresse pas actuellement, je veux seulement parler de la nécessité pour moi aussi d’évoquer un problème essentiel de la pratique de la vie. Je ne verrais pas pourquoi, pour des raisons de bienséance, je me passerais de mettre mon grain de sel dans la soupe. Ce déni du couple, de l’échange entre deux êtres humains, explique bien à mon avis le désarroi dans lequel se trouve la société.

Même si l’harmonie est une utopie, il faut néanmoins se jeter dans l’aventure. En ce qui concerne l’amour, il est plus question d’échecs que de réussites. Ceci attisé par une presse à sensation, qui fait son bénef en traînant dans la boue le beau. Même si je ne jette pas l’anathème sur la masturbation, comme le font les pharisiens de tous bords, je préfère pour ma part l’intimité du couple. Car il n’en va pas seulement que d’un plaisir physique mais aussi de la sublimation de sentiments qui dépassent de loin l’éjaculation ou l’orgasme. Il en va de la complicité, celle qui nous permet de supporter notre existence. Ce qui se passe lorsqu’un couple arrive au sommet de sa jouissance, peut être comparé à une œuvre d’art, comme une partita de Jean-Sébastien Bach, où tous les éléments forment un tout. L’acte sexuel n’est pas que de la gymnastique, avec toutes les qualités qu’elle peut avoir. De même la masturbation. Si elle réussi à former un tout avec ce qu’il y a de plus profond dans l’amour, il serait erroné de la rejeter, non-déplaise aux pédophiles en soutane. Je thématise ce sujet épineux, car je considère les pratiques de l’amour physique comme étant elles aussi le ferment d’un couple. Donc pas un sujet tabou ! Je considère qu’il est du devoir conjugal d’agir comme des artistes, de laissez champ-libre à des découvertes. Après 47 ans de mariage j’en trouve toujours de nouvelles chez ma femme. Cette manière de vivre l’hyménée peut être un garde-fou contre toutes tentatives de séparation et de divorce. Dans le suivi psychologique d’un couple en crise, la pratique de l’amour devrait être améliorée. Le Kamasutra n’est pas le fruit du hasard, mais une méthode indienne permettant de raviver un couple, de mettre à l’indexe la routine et finalement l’ennui. Et si la masturbation est un moyen de sauter par dessus ses complexes, pourquoi pas ! Le constant renouveau des rapports sexuels est le seul moyen de maintenir en vie la monogamie. Le reste n’est que de l’hypocrisie. Pas de félicité sans fantaisie !

pm

https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/08/26/la-masturbation-va-t-elle-remplacer-le-sexe_5346296_4497916.html

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