C’est si simple que cela, je me suis levé heureux ce matin. Heureux que la jeune équipe de France reçoive de la main des officiels, le trophée tant convoité de champion du monde de football. Que la jeunesse ait triomphé est une source de satisfaction pour moi. Je crois en elle, malgré les grincheux qui prétendent sans arrêt qu’elle est dévoyée. C’est elle qui me donne l’espoir de tenir le coup malgré mes maux, qui reviennent malheureusement au pas de course. Je suis rivé devant mon ordinateur. Il est cinq heures du matin. Les courbatures et ma vessie m’ont chassé du lit ! Mais peu importe, je garde comme image forte le président de la république sous une pluie battante à Moscou, embrassant les joueurs dans un élan de spontanéité. Je sais, il y a tout un lot de jeunes vieillards qui mettent au pilori un tel élan de joie. Il y a toute cette chienlit de racistes, qui ne trouvent rien de mieux « que de faire de l’esprit » sur le dos « des nègres », à mes yeux des individus perturbateurs plus que méprisables qui se font passer, à cause de leur couleur de peau, comme les sauveurs de la civilisation judéo-chrétienne, et ceci tout en étant aussi antisémite. Toute cette frange immonde de la société, qui appelle de ses vœux la réinstauration des camps de la mort et l’emploi du Zyklon b pour anéantir les migrants.

Heureusement il s’agit d’une infime minorité de la population, qui comme moi voit dans une société multiculturelle les germes de l’espoir. Un regain de force pour une civilisation qui se remet constamment en question. Il n’y qu’à voir avec quel enthousiasme les poulains de Didier Deschamps ont joué, pour ressentir de la chaleur. Mais il n’y a pas que cela. Les jeunes ont montré une discipline et une maturité sans égal pour des personnes de leur âge, dans leur manière de jouer. Ils ont apporté la preuve, qu’en ayant l’esprit d’équipe, il est possible d’obtenir l*impossible. Nous savons tous que les bleus sont pleins de talent, mais ce qui est pour moi encourageant, c’est que ces vedettes du ballon rond ne rechignent en aucune manière de prendre des tâches à leur compte, qui ne leurs incombent pas forcément, comme la défense de ses propres 16 mètres. Je pense qui si une telle mentalité de solidarité devenait quotidienne dans ma douce-France, tous espoirs seraient permis. Les onze nous ont fait découvrir comment passer par un labyrinthe sans le risque de se perdre. Un pour tous, tous pour un. Cela peut paraître un peu sentimental sur les bords, mais je veux y croire. Je suis heureux que la France montre une fois de plus l’exemple de quelle manière procéder, lorsqu’il s’agit d’aller de l’avant. Que même sans parapluie un sentiment de solidarité émerge, est pour moi la clef de l’espérance. C’est ce qui s’est passé hier soir au stade de Loujniki de Moscou. Pour un court instant, un amalgame entre la politique et le sport, qui devrait passer pour le symbole de nos actions futures. Je veux croire en la bonté de l’homme, même si je suis bien conscient que ce n’est pas toujours le cas. Je veux absolument vivre quelques heures de bonheur, même si le quotidien me rattrapera rapidement. Mais peu importe, ce sont de tels instants qui rendent l’existence supportable. Vive les bleus !

pm

https://www.lemonde.fr/mondial-2018/article/2018/07/16/mondial-2018-le-sacre-de-la-jeunesse-de-la-discipline-et-de-la-hargne_5331867_5193650.html

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