L’Assemblée Nationale a adopté en première lecture le projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes. Les députés ont déploré que la présomption de non-consentement qui considère que toutes pénétrations d’enfants de moins de 15 ans, est un viol, ait été rayée du projet de loi. Marlène Schiappa, secrétaire d’État pour l’égalité entre les femmes et les hommes, a eu des doutes que cet article puisse passer le cap de la juridiction. Et pourtant c’était un des articles essentiels pour préserver les jeunes contre la pédophilie. Je trouve certes bien que le législateur impose quelques priorités, mais j’y vois aussi de graves problèmes psychologiques. En particulier en ce qui concerne le comportement à avoir, lorsqu’on essaie de conquérir un partenaire, quel que soit son sexe. Il y a les cas d’agressions sexuelles, qui ne laissent aucun doute dans leurs intentions : celles de violer. Dans de tels cas les punissions doivent être des plus sévères. Dès qu’une personne dit non, il n’y a pas de circonstances atténuantes. C’est tout à fait différent dans les cas, où le refus n’est pas prononcé d’une manière claire. Cela se passe souvent parce que les victimes ont peur de provoquer encore plus de violence chez l’agresseur. Mais il y a aussi des cas qui se situent dans un no-mans-land, qui fait partie d’un certain jeu, celui d’attiser le désir. Le verdict de bien des procès se trouve dans ces zones d’ombre.
D’un autre côté de vouloir codifier le comportement amoureux, est une opération des plus ardues. Si je m’en tiens à la loi, je devrais écarter tous les « jeux de conquêtes », qui passent d’un non au peut-être avant d’aboutir au oui. Il y a les cas, où la réponse ne peut pas être si claire, que la loi le voudrait. Cela fait partie des relations humaines. Mon autre crainte est le fait que cette loi peut-être employée pour discréditer quelqu’un, lorsque l’élan amoureux s’est dissipé. Je pense ici au viol conjugal, qui a mon avis est très difficile à cerner, à moins qu’il y eut des violences corporelles. C’est probablement dans ce contexte qu’il y le plus de délits. Si on veut enrailler les dangers du sexisme, il faut que le reste suive. Tant que la pub est axée à fond sur la convoitise et que la pornographie à encore l’importance qu’on lui accorde, comment d’un autre côté vouloir freiner les excès ? Ce qui sur internet peut être vu, est presque un appel à la violence, car c’est une banalisation des rapports intimes. Je ne suis en aucune manière prude, mais si on ressent le besoin de montrer ce qui devrait rester intime, il faut le faire avec un esprit généreux, celui de la consécration de l’amour dans la sexualité. Non, il faut apporter la preuve que c’est un moment absolu de joie, non de perversité. Malheureusement les films qu’on peut voir sont d’une vulgarité extrême. Souvent l’attrait du laid peut être une forme de « Viagra » ! Le problème est avant tout l’éducation sexuelle, qui parle souvent que des dangers et non pas du bonheur que les relations corporelles peuvent apporter. Il est malheureusement souvent évoqué les restrictions et non pas l’élan qu’elles peuvent apporter. N’oublions pas que ce sont les frustrés les plus dangereux. Si dès le début on présente la sexualité comme un fruit défendu, il ne faut pas être étonné de ce qui se passe.
pm