Non, Angie n’est pas habituée qu’on la contredise. Les jeunes loups de son parti lui reprochent d’avoir cédé trop de terrain en faveur du SPD, ceci dans le but de redevenir chancelière. Qu’elle ait apporté sur un plateau d’argent le ministère-clef des finances a été très mal pris. Aussi d’avoir cédé le ressort de l’intérieur à la CSU. C’est un problème bien allemand que de s’agripper au pouvoir. Helmut Kohl a été aux commandes pendant 16 ans. Angela Merkel atteindra aussi ce nombre d’années au bout de son mandat. Il est normal que la nouvelle génération de politiciens piaffe des pieds et jette à un moment l’éponge. C’est une des raisons pour laquelle ce parti est sclérosé. Des militants qui auraient été capables de reprendre les rennes, sont retournés dans la vie privée et font aujourd’hui carrière dans l’économie. Une hémorragie qui a conduit le pays dans un certain immobilisme intellectuel.
Ce serait au SPD de reprendre la relève, tout au moins dans le domaine de la créativité. Mais les sociaux-démocrates s’entre-déchirent comme c’est de coutume chez les socialistes. Si demain Andrea Nahles était nommée à la tête du parti, tout au moins jusqu’au prochain congrès, je pense que bien des choses changeraient. C’est une femme très dynamique, qui n’hésite pas à bousculer les meubles. Il y a quelques années elle devint secrétaire-général du SPD contre l’avis des dinosaures et s’imposa, ce que beaucoup considérèrent comme inconvenant. Cela ne pourrait pas arriver à Angela Merkel, qui a fait toutes ces années le ménage. D’une manière ingénue elle a réussi à dégoûter tous ceux qui auraient pu lui faire ombrage. Ce grand parti qu’est la CDU, a aujourd’hui bien du mal à trouver des personnes capables de mener les affaires. Comme exemple éclatant d’incompétence je citerais Ursula von der Leyen, qui mène le ministère de la défense d’une manière qui frôle le dilettantisme. Le fait est que la Bundeswehr se trouve dans un état lamentable, car son armement est d’une part vétuste, de l’autre en panne à cause d’un manque de pièces détachées. C’est une honte, mais le pire qu’elle ne s’en aperçoit pas ! Cela est dû en partie au manque de compétition au sein du parti, faute de candidats. Et puis il y a encore une chose que je nommerais la caractéristique Merkel. Dès que le vent souffle contre elle, elle a tendance de se retirer dans sa coquille comme un escargot. Elle déteste la confrontation ouverte, ce que démontre le mauvais score du CDU lors des négociations pour former un gouvernement. Ce serait une chance pour les sociaux-démocrates de se présenter comme élément perturbateur au sein de l’équipe gouvernementale, de mettre les gaz lorsqu’il s’agit de faire avancer le pays. C’est ce qu’avait fait Andrea Nahles lorsqu’elle a été ministre du travail et des affaires sociales. C’est elle qui est à l’origine de lois qui étaient plus que nécessaires, comme la fixation d’un revenu minimum. Je veux être franc. La chancelière aurait mieux fait de ne pas se représenter aux élections de 2017. Je crains qu’elle sera un frein en ce qui concerne les mesures urgentes à prendre, comme le passage au numérique. Mais qui sait, peut-être prendra-t-elle un bain de jouvence ?
pm