Je ne sais pas si l’idée de faire passer la loi du travail est vraiment bonne. Je comprends parfaitement Emmanuel Macron lorsqu’il dit qu’il y a urgence de faire des réformes afin de donner un coup de collier à l’économie. Mais c’est un domaine si complexe qu’à la moindre erreur il y a effet de domino. Il ne suffit pas de prendre certaines mesures, à première vue nécessaire, sans prendre compte des conséquences que cela peut déclencher. Une chose est certaine, pour que cela réussisse il faut avoir un consensus entre les patrons et les travailleurs. Il faut créer un climat de travail qui permette vraiment de faire des progrès. C’est l’aspect psychologique qui est le plus important dans toutes ces négociations. Je mets en garde le gouvernement de partir trop vite en besogne. Il serait même raisonnable de faire des tests avant de généraliser tout. C’est une expérience que j’ai faite pendant les cinq années où j’étais un des représentants syndicaux au sein de notre compagnie. La théorie est une chose, la pratique en est une autre. Pour trouver des solutions valables, il faut prendre en compte deux points essentiels. D’une part la situation du salarié et du patron par rapport aux modifications apportées, de l’autre l’aspect économique et politique en général. Tenir compte de ces deux données et essayés de les mettre en symbiose, est un exercice des plus périlleux et d’une complexité absolue. Le bien-être individuel n’est pas forcément celui de toute une nation. Instinctivement je réagirais comme le président d’une manière forte et décisive, de l’autre je sais pas expérience que toute évolution ne peut être obtenue qu’à des doses thérapeutiques. Comme patient au soins intensifs, toutes mesures doivent être constamment contrôlée. Ce n’est pas par des électro-choc qu’on améliora les chances de guérison, au contraire.

Il est certain que la nouvelle loi du travail bouleversera tout le pays comme une lame de fond. Elle aura des effets dans tous les domaines de la société. Je ne peu que souhaiter le dialogue et regrette un peu, que le parlement ne puisse pas intervenir plus efficacement. C’est justement où cela fait mal, qu’il faudrait pouvoir se serrer la main. Qu’il soit dit : toutes les mesures qui n’ont pas l’aval des partenaires sociaux seront caduques. Je me pense pas qu’il faille à nouveau employer la méthode Schroeder. Elle est inadaptée à la France, où les gens se rebiffent plus contre le pouvoir qu’en Allemagne. Dans ce cas-là cela n’a pu que réussir parce que les gens ont été plus ou moins pris de surprise. Et il y a encore un point essentiel : il faut absolument trouver des solutions pérennes. Je souhaiterais qu’il y aille un débat national et ceci au seine de la population. Il serait faux d’attendre des émeutes pour corriger sa ligne de tir, comme cela a presque toujours été le cas ici. Je pense à Alain Juppé. Je trouverais absolument courageux si la présidence de la République fasse appel à des états-généraux. Il faut que la population soit étroitement pris en compte en ce qui concerne les décisions à prendre. Je sais qu’il serait parfaitement idyllique de croire qu’il puisse y avoir un accord général. Mais on pourrait s’entendre au moins sur les grandes lignes d’un programme d’avenir. En marche, la France !

pm

http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/08/01/l-assemblee-adopte-la-reforme-par-ordonnances-du-code-du-travail-par-le-gouvernement_5167562_823448.html

Pierre Mathias

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