Emmanuel Macron est tombé hier à Versailles, lors du congrès, dans le piège de vouloir s’écouter. Son discours était par bien des points de vue trop moralisateur. Un peu comme si un premier de classe voulait faire comprendre à ses interlocuteurs, que seule l’excellence comptait. Le Président sera bien forcé d’admettre, que l’homme dans toutes ses contradictions, est un être plein d’embûches qui a bien du mal à être parfait. Mais sous ses mots se cachaient un nombre appréciable de réformes ou d’ajustements. Il sera question de réduire d’un tiers le nombre des représentants du peuple dans les deux chambres. Le but est de de concentrer les tâches, de les rendre plus transparentes. À côté de ses fonctions de contrôleur, le député ou sénateur, aura pour mission d’approfondir les projets de loi, de les soumettre à une vigilance de tous les instants. Emmanuel Macron préconise de simplifier les procédures, de réduire les propositions de loi, en ne gardant que celles qui sont vraiment indispensables. En procédant de la sorte, il fait des économies notables en réduisant les effectifs, ce qui permettra de payer un nombre accru de collaborateurs pour chaque député. Le but sera d’être plus efficace. Afin que tous les Français se sentent représentés, il est question de changer le modus électoral en permettant une certaine proportionnelle, qui devrait avoir comme résultat de renforcer l’opposition. Je pense qu’il était temps de prendre une telle initiative afin de se parer contre l’exclusion. Cela ravivera le débat politique, qui dans la situation actuelle est assez unilatéral. Comme il l’avait dit lors de sa campagne électorale, le mandat des représentants du peuple sera réduit. Tout cela afin de permettre au parlement de se renouveler constamment, de ne pas entrer dans de la routine. Tout cela était prédit.

Puis il s’est attelé à la défense de nos liberté. C’est la raison pour laquelle il veut abroger dès septembre, si je l’ai bien compris, l’état d’urgence. Il est d’avis que la justice a tous les leviers afin de lutter efficacement contre le terrorisme. Il a dit que la liberté devait se trouver au premier plan et ceci malgré les menaces qui nous guettent. Y vouloir y toucher serait un déni de nos valeurs. L’EI aurait ainsi obtenu ce qu’il attendait : l’effondrement de notre système démocratique. Il n’y aura pas d’État policier. Emmanuel Macron voudrait que le peuple participe plus activement à la construction d’une nouvelle société. C’est pour cela qu’il réclame plus de participation. C’est dans la dernière partie de son discours, que je l’ai trouvé le plus fort. Il s’agissait de l’Europe. Il n’a pas caché son attachement à l’UE. Il a été tout simplement plus direct et n’a pas laissé place à des nébuleuses. C’est ce qui lui reproche la presse ce matin. Il a laissé un peu partout du flou. Peut-être pour donner à Édouard Philippe plus de latitudes en ce qui concerne la présentation du programme gouvernemental aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Il devra être des plus concrets, ce qui ne ferait pas de mal. Comme supporteur de Président je ne veux pas tomber dans la béatitude. Oui, j’ai été un peu déçu, plus par la forme que par le contenu du discours. J’aurais souhaité qu’il se jette plus directement dans l’arène en évitant de faire un prêche.

pm

http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/07/04/le-discours-d-emmanuel-macron-devant-le-congres-ne-convainc-pas-la-presse_5155090_823448.html

Pierre Mathias

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