Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate (LR) dans le 2e circonscription de Paris, a été agressée par un passant sur un marché. Elle a eu un malaise et est tombée évanouie pendant quelques minutes. Il va sans dire que je trouve un tel acte scandaleux. Cet incident me donne à réfléchir. Il n’est pas étonnant que dans la polarisation politique que nous avons connue ces derniers mois, les esprits s’agitent. Avec tout le lot d’injures qu’on a pu lire sur internet, on ne peut qu’être étonné qu’il n’y ait pas eu plus d’attaques physiques. Les politiciens n’ont pas été tendres non plus. C’est la logique d’une campagne électorale, mais il faudrait se dire que les adversaires ne sont pas des ennemis, mais des gens ayant une autre opinion. Se jeter des noms d’oiseaux à la face ne sert strictement pas la cause de la démocratie. Dans certains cas les limites ont été dépassées, ce qui provoque de tels méfaits.
De même aux USA où le sénateur républicain Steve Scalise a été grièvement blessé au cours d’un entraînement de baseball, où participaient des élus de son parti. Le dénominateur commun entre ces deux faits est l’extrême tension qui règne dans les deux pays – un peu moins en France, bien plus en Amérique -. J’essaie pour ma part de trouver le bon ton, même si je n’hésite pas à écorché l’un ou l’autre politicien. Pour moi il est évident que la vie intime est sacrée et que personne ne doit s’y attaquer, tant qu’elle n’a pas d’incidence sur la marche d’un pays. Je ne peux qu’inciter tous ceux qui s’intéressent aux affaires de la patrie de bien mesurer leur langage dans la forme. Le contenu d’un discours peut être cruel, mais il est possible de l’exprimer en évitant les injures. Nous avons des exemples brillants dans ce genre d’exercice. Et il y a encore autre chose. NKM est un être frêle malgré son volontarisme. Comme Édouard Philippe l’a bien dit, s’attaquer physiquement à une femme à quelque chose de vil. Comme amateur de boxe il connaît bien l’impacte des coups. On peut lui reprocher ses opinions, mais le pas qui a été franchi ne justifie en aucune manière cette manière de faire. L’agresseur lui a reproché d’avoir rendu possible l’élection d’Anne Hidalgo à la tête de la mairie de Paris. Elle avait été sa concurrente. Je ne sais pas ce qu’il a voulu dire par là. Pendant que j’écris ce texte, il n’a pas été arrêté malgré les prises de vue qui ont été faites. Il se peut aussi, que nous ayons à faire à un déséquilibré mental qui n’est pas totalement en possession de ses facultés. Il est vrai qu’à une époque, où la violence nous est relatée jusqu’à épuisement, certains individus la prennent pour de l’argent comptant. Veulent-ils entrer dans l’histoire comme des purificateurs ? Des fous qui croient qu’en abattant leurs ennemis, ils rendent un service à l’humanité. NKM a eu de la chance. Elle se remet doucement. Mais d’autre ont dû y laisser leur peau, comme en Suède Olaf Palme. Cela s’est déroulé 28 février 1986 à Stockholm alors qu’il revenait d’un cinéma. Jusqu’à ce jour on a pas retrouvé l’assassin. Ne pas oublier les frères Kennedy et bien d’autres. C’est la preuve que les politiciens sont fréquemment soumis à des menaces, qui parfois sont mises à exécution. La raison pour laquelle il faut tout faire pour ne pas attiser la haine, comme cela avait été le cas pour Jean Jaurès, assassiné pour ses opinions le 31 juillet 1914 à Paris.
pm