Et le cauchemar ne s’arrête pas. Le PS a reçu environ 9.5% des voix. Le groupe parlementaire se réduira à peu de députés. La plupart des grands noms du parti sont passés à la trappe. L’équipe Emmanuel Macron aura plus que probablement près des deux tiers à l’Assemblée. La question qui se posera, c’est de savoir s’il y aura encore des débats au Palais Bourbon ou si les députés n’auront plus qu’a plébisciter les décisions du gouvernement ? Cela n’entre pas à mon avis dans le cadre de la philosophie « macronienne » de ce que devrait être un système démocratique. Pour ne pas sombrer dans le culte de la personnalité, en ce qui concerne le Président, cette écrasante majorité devra se laisser fractionner en plusieurs tendances. On devrait y retrouver les partis d’où les élus proviennent. Chacune devrait lutter pour ses opinions. Prenons la réforme du droit du travail, je ne peux pas m’imaginer qu’il y ait une unanimité complète sur toute la ligne. Afin que ces textes soient les plus convaincants possible, il faut pouvoir parfois les amender. En fin de compte tout le monde devrait en profiter. Ce n’est que dans la critique que les décisions prennent leur vrai dimension. Il est parfaitement normal qu’il y ait contestation. Et si elle est positive, tant mieux. Ce serait le seul moyen de redonner la vie à la vie parlementaire. Que s’est-il passé avec la gauche ? Elle a implosé. Certains de ses membres se retrouvent dans la LREM et lui donne un caractère social.
Le PS y est représenté jusque à la présidence de la République qu’on pourrait qualifier de réformiste. Emmanuel Macron n’a jamais nié de faire partie de la famille de gauche. Je le qualifierais comme représentant plus ou moins la social-démocratie. Il aura à lutter contre les assauts venant de la droite de son parti. La raison pour laquelle il devrait rassembler sous sa bannière ceux pour qui l’aide aux plus démunis fait partie de leur âmes. Si une telle constellation devait voir le jour à l’Assemblée nationale, ce serait un moyen de donner à la politique plus de crédibilité. Ces élus devraient lutter pour faire respecter la culture du débat. C’est seulement ensuite, qu’il sera possible de passer aux voix. Le terrible déclin du PS me rend songeur. Je ne pense pas que sera possible dans relativement peu de temps, de le revoir renaître de ses cendres. Ce sera un travail de très grande haleine. Peut-être la chance de se redéfinir ? Il le fait en partie dans le cadre du LREM. Je pense que la gauche dite démocratique y a trouvé une assise. Quel est la raison de l’effondrement du parti socialiste? Il a pratiqué trop longtemps le ni-ni. En adoptant la voie de l’éternel compromis, il a perdu sa personnalité. Ce n’est pas étonnant qu’une partie des voix se soient réparties chez Macron. L’élimination momentanée de l’échiquier politique laissera de profondes traces. Il faut s’attendre que les militants prennent le temps nécessaire pour essayer de redonner une définition au PS. Il en dépendra de l’avenir de la gauche en Europe. Sans PS elle n’est guère crédible. Mais je ne sais pas s’il est souhaitable de le reprendre dans l’état actuel. Il devrait plutôt se revoir complètement. Mais tout dépend qui reprendra les rennes ? Des jeunes ? Pour l’instant ils grossissent les rangs de LREM.
pm