Le tribunal de grande instance de Paris a tranché. La journaliste du monde Ariane Chemin peut déclarer que le négationniste Robert Faurisson est « un menteur professionnel, un falsificateur,et un faussaire d’histoire. » Les individus qui refusent de reconnaître le génocide, donnent souvent comme argument, que la liberté de pensée et de parole est aussi valable pour eux. Ils passent outre que ce qu’ils prétendent est historiquement faux. Ce sont des personnes aveuglées par l’idéologie nazie et qui au fonds d’elles-mêmes sont antisémites, même si certaines le nient. Mais une chose est certaine, leurs pseudos thèses ne reposent sur rien. Elles n’ont qu’un but, celui d’amener de l’eau sur le moulin de tous ceux qui voient dans l’exclusion le moyen de donner du punch à l’extrême-droite. C’est un discours qui fait de plus en plus d’émules, comme celui du Pegida à Dresde. Des activistes qui se disent prêts à tout pour sauvegarder les valeurs chrétiennes de l’occident. Puis il y encore une chose chez le professeur Faurisson, c’est son aura académique. Il enseignait à l’université de Lyon. Les gens simples prétendront qu’un intellectuel comme lui ne se trompe pas. Le tribunal a bien vu le danger. Son jugement pourrait faire jurisprudence. Pour moi cela signifie que toutes nouvelles que je propage, doit être à 100% recherchée, que seul l’intuition ne suffit pas. Je pense que beaucoup de journalistes devraient prendre à cœur ce qui a été scellé à Paris, s’ils ne veulent pas être traités comme le négationniste. Ce que Faurisson et ses acolytes font, c’est de semer des fake news dans le but d’attiser de la haine.
Le verdict honore le travail d’Ariane Chemin. Il lui donne le moyen d’agir plus directement. La défense du professeur a sûrement fait valoir, que la diffamation devait en tous les cas être écartée, même si certains propos donnaient une raison d’agir ainsi. Il y a quelque années je rencontré un éditeur de l’extrême-droite, qui se vantait d’avoir édité les thèses de Robert Faurisson, malgré l’interdiction en France de publier impunément de telles diatribes. Lui aussi parlait de la liberté intellectuelle. Il ne prit pas en compte l’effet nuisible que de tels propos pouvaient avoir chez les rescapés des camps. Quel est le but escompté ? Avant tout la réhabilitation des criminels de guerre et l’incitation de reprendre le combat contre les juifs ou toutes personnes de couleur. Le tribunal a été sûrement très conscient de la situation politique qui règne un peu partout en Europe. Il sait que les partis populistes, sans pour autan approuver officiellement de tels dires, reprennent d’une manières sous-jacente de telles thèses. C’est la raison pour laquelle je ne vois aucune démarcation entre eux et l’idéologie antisémite. Il s’avère aujourd’hui que les visées de ces mouvement deviennent de plus en plus radicales. C’est le rôle de la presse de dénoncer de telles pratiques. Depuis hier elle a plus de moyens de le faire. De devoir s’engager en se sentant constamment en danger juridiquement, serait de la pure provocation. Bien au-delà du cas Faurisson, les retombés seront positives. Pour la presse tant décriée une bénédiction.
pm