Avoir du succès et être aimé à la fois est une autre paire de manche. J’ai pensé à cela en regardant à la télévision la finale de la Champion League. Une fois de plus c’est le Real Madrid et un ricanant Cristiano Ronaldo qui ont gagné. Ils ont offert un merveilleux spectacle, mais n’ont pas pu me bouleverser. Autrement avec la Juventus Turin. Elle n’a pas bien joué en deuxième mis-temps, mais l’attitude des joueurs avait quelque chose de pathétique, ce qui me toucha. Je me suis demandé par la suite pourquoi ceux qui réussissent ne sont pas automatiquement mes valets de cœur ? Est-ce de la jalousie ? Ou le sentiment de n’avoir jamais pu atteindre une telle apogée dans mes activités, quelles soient professionnelles ou autres. Je fais partie de 99,99 % de l’humanité. Mais il y a un fait, l’homme essaie comme l’âne de saisir le carotte qu’on lui tend, mais il ne peut pas la saisir. Néanmoins il fait tourner la roue, mais qu’en a-t-il à faire ? La plupart d’entre-nous contribuons à faire marcher la machine, mais en vain. Et lorsque nous en avons plein le nez, nous ruons dans les brancards, car nous avons le sentiment d’être blousés. Les « idoles » quant à elles, donnent le sentiment de braver l’humanité toute entière, de vivre dans une certaine arrogance. Ce n’est pas forcément le cas. Lorsque je rencontre des bonnes âmes qui me disent que l’argent ne fait pas le bonheur, mes poils se hérissent. Du bla-bla-bla, rien de plus. Ceux qui vivent dans la précarité peuvent en dire quelque chose ! Mais revenons aux Ronaldos et compagnie. Ils feraient tout pour être aimé, peine perdue. C’est une chose d’être adulé, une autre d’être considéré comme un être cher.

Ceci est la même chose en politique. Peu de gens sont mis au pilori de cette manière. Ils sont soumis à la critique, au mépris, à la diffamation. Lorsque ils ont du succès, le peuple prétend qu’il s’en « fouttent plein les poches ». Que leur succès est dû à leur vénalité. Ce n’est pas exact dans leur immense majorité. En écrivant ces lignes, je me demande quel est le chef d’État qui me plaît vraiment ? J’ai eu de la sympathie pour Barak Obama, lorsqu’il était encore aux affaires. Je me sens proche d’Emmanuel Macron, mais je veux pas me laisser entraîner dans une admiration béate, qui aveugle. Je suis sûr que ce dernier ne veut pas qu’on enterre son esprit critique à son égard. L’histoire a démontré où une passion inconsidérée pouvait mener, dans le néant ! Lorsque les relations entre un décideur et le peuple deviennent trop charnelles, il faut tirer la sonnette d’alarme. Je ne peux que souhaiter que les Français sauront garder un tel esprit-critique, comme cela n’avait pas été le cas chez les émules de Marine Le Pen au cours de la campagne présidentielle. Je pense que le succès peut être pervers car il change les personnalités, qui parfois se prennent pour des messies. Mais d’un autre côté nous avons besoin de ces hommes et femmes, afin de nous tirer de la léthargie, de notre indifférence. Mais ces vedettes nous démontrent aussi nos limites. C’est ce qui nous gêne et suscite, qu’on le veuille ou non, de la jalousie. Aux « bienheureux » de rester humain ! Pas facile…

pm

http://www.lemonde.fr/ligue-des-champions/article/2017/06/04/ligue-des-champions-cristiano-ronaldo-et-zidane-entrent-encore-un-peu-plus-dans-l-histoire_5138531_1616944.html

Pierre Mathias

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