Il y encore quelques semaines, Vladimir Poutine semblait être digne de figurer dans le carnet de bal du président américain. Il était question de sympathie mutuelle, voir d’un axe entre Moscou et Washington. Aujourd’hui tout ce lot de bonnes intentions semble avoir été balayé. Est-ce vraiment dû à l’attaque de Khan Cheikhoun avec des armes chimiques? Les accusations justifiées de l’engagement russe pour soutenir Bachar al-Assad , y ont été pour beaucoup, mais il n’y a pas que cela. Donald Trump est entrain de se renier soi-même en changeant diamétralement sa politique. Il préconisait un retrait des USA de la vie internationale, maintenant il se trouve en plein dedans et fait des dégâts comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Les relations entre les deux pays se sont détériorées à un tel point, qu’il est question chez un bon nombre d’observateurs non seulement de guerre froide, mais aussi de guerre chaude. Pendant une conférence de presse qui s’est déroulée hier, il a essayé d’arrondir les angles. Trump a été plus nuancé en parlant de Poutine, qu’il s’agissait probablement d’un malentendu qui pourrait être dissipé d’ici peu. Le chef du département d’État, Rex Tillerson, a été reçu hier au Kremlin, ce qui n’avait pas été prévu. Et ceci après des entretiens glaciaux entre lui et Sergueï Lavrov, son homologue russe. Il lui a sûrement exposé son profond désaccord concernant son attitude envers le dictateur syrien que le président russe s’évertue de défendre. Il reprend toujours la même version des faits : celle que l’aviation syrienne aurait bombardé par erreur un dépôts d’armes chimiques. Il est maintenant certain qu’il était question de sarin, un gaz très toxique, qui fait partie de la panoplie des armes interdites du régime. Malgré l’assurance que ces bombes aient été détruites, les preuves démontrent que cela n’avait pas été le cas. L’occasion d’attaquer les États Unis d’avoir blessé le droit international en bombardant un aéroport militaire du régime de Damas.
J’essaie de comprendre ce qui amène les russes à soutenir un sinistre personnage comme l’autocrate syrien. Quels sont les intérêts qu’ils suivent dans cette question plus qu’épineuse ? Veulent-ils essayer de se rapprocher des Iraniens, qui eux aussi protègent Bachara al-Assad ? Géopolitiquement ce serait la seule explication plausible. Ce pays possède de l’or noir et est fortement impliqué dans la guerre contre l’EI. Il est un facteur de troubles et se cabre contre l’Arabie Saoudite par exemple au Yémen. Il est question de prendre le contrôle sur toute une région, ce qui pour Moscou pourrait être intéressant. Je ne pense pas qu’un pays si pauvre que la Syrie soit pour les Russes si important. Puis il y a le doute, que les nations sunnites autour du Golf financent le terrorisme. Il me paraît être évident que la lutte contre l’EI a tout d’abord le but d’affaiblir le Royaume saoudien et les émirats. Poutine se livre à un jeu dangereux dont l’issue n’est pas sûre. Un jeu d’Échec où les deux protagonistes se rendent compte, qu’ils tablent sur des personnes totalement différentes. Comme Donald Trump n’est pas un diplomate, il est à craindre qu’il se servira tôt ou tard de l’armée pour faire le ménage. À bon entendeur !
pm
