Hier, Frank-Walter Steinmeier, l’ancien ministre des affaires étrangères de la République Fédérale d’Allemagne a été élu par une assemblée constituante président. Il n’est pas nommé au suffrage universel, car la constitution a été rédigée de telle façon que le premier homme de la nation n’ait que des pouvoirs limités. Personne ne voulait prendre le risque qu’un autocrate reprenne ainsi le pouvoir. Le rôle qu’il doit assumer est en premier lieu représentatif, ce qui ne l’empêche pas par des discours, de donner au gouvernement des conseils. Il n’est pas facile pour lui de trouver un équilibre adéquat. Cela demande beaucoup de doigté. Mais son rôle occulte n’est pas négligeable. L’expérience internationale que Frank-Walter Steinmeier a, servira sûrement le pays a affronter Donald Trump et Vladimir Poutine, qui n’ont, comme on le sait, pas les meilleures intentions par rapport à l’UE. Il faudra que l’Allemagne soit active en ce qui concerne l’unité européenne après le Brexit. Le nouveau président devra soutenir le gouvernement dans ses initiatives. En ce qui concerne l’ambiance interne de la nation, il sera nécessaire de combattre d’une manière effective la montée du populisme et le racisme qu’il engendre. Ce ne sera pas une mince affaire. Ceci en particulier dans une année électorale qui sera probablement âpre. Le président, dont le rôle est de calmer les esprits et de revenir au dialogue, sera mis à contribution pour calmer les esprits. Ce phénomène est identique à celui de la France, mais avec une différence de taille, celle que les partis représentés actuellement au Bundestag, ne se livrent pas à des joutes aussi dévastatrices, comme c’est le cas en France.
Le système de la coalition oblige les formations politiques à plus de modération. Frank-Walter Steinmeier a été élu à son nouveau poste avec les voix de la CDU-CSU, des sociaux-démocrates, des Verts et des libéraux, et ceci malgré son appartenance au SPD. Sans une recherche d’un consensus, l’Allemagne s’écroulerait. Après la guerre les alliés voulurent éviter qu’un seul parti ait tous les fils du pouvoir en main. En regardant les débats puis la procédure électorale hier, j’avais l’impression de me retrouver sur une île, où il était encore possible de vivre sans se traiter de noms d’oiseaux. J’acquis rapidement la conviction que c’est la seule manière d’aborder les coups-bas qui nous assaillent de toutes parts. Dans son premier discours après le scrutin le nouveau président a demandé à ses concitoyens de montrer du courage, à son avis le seul moyen de survivre la crise de société qui nous guette. La revendication à tous de se battre pour la démocratie. Même si on ne peut pas comparer la situation de la République Fédérale à celle de la France, je me dis qu’un peut plus de tolérance en ce qui concerne la politique ne nous ferait pas de mal. L’Allemagne est un pays qui a réussi, aussi au niveau des institutions. La preuve qu’un peu plus de dialogue ne peut pas nuire au succès. Mais cela implique que les citoyens respectent les règles de jeu, celle de la participation active à tous les niveaux de l’appareil de l’État. Prenons-en de graine !
pm