Barak Obama a dit que Donald Trump ferait mieux de défendre ses visées politiques au lieu de pleurnicher comme il le fait en parlant d’élections truquées. Il le ferait probablement bien, s’il n’était pas ignorant à ce point. Lors d’une conférence de presse donnée hier, Obama a en particulier parlé de l’attitude du candidat mal-aimé des Républicains en ce qui concerne son admiration pour Vladimir Poutine. Il est vrai que la manière d’agir du maître du Kremlin ne correspond en aucune manière avec les buts démocratiques des USA. Que l’on veuille ou pas, ils sont encore considérés comme étant la base de toutes actions, peu importe où dans le monde. Ce que nous vivons actuellement dans les débats électoraux va dans le mauvais sens. Donald Trump est entrain de faire tourner en dérision tout un système qui jusqu’à ce jour a bien fonctionné. Bien sûr, il y a des bévues. Si cela n’était pas le cas, il y aurait de quoi être surpris. Mais à côté que ce qu’une Amérique à la Trump pourrait être,c’est bien dérisoire. Si son exemple est Poutine, il y a de quoi être des plus inquiets. Cela reviendrait à dire qu’un certain totalitarisme s’instaurerait sur les rives du Potomac. Cela ne doit en aucun cas arriver. J’attends avec une certaine impatience le débat télévisé qui aura lieu cette nuit entre les deux candidats. Reprendra-t-il position au sujet de Moscou ? Y aura-t-il plus de cohérence dans son discours ? Il est vrai que les rapports américano-russes sont des plus complexes. Ils ne doivent en aucun cas rester dans l’état actuel, qui entérinerait une amorce d’une nouvelle guerre froide. Tout en condamnant une attitude hégémonique de la part de Poutine, il faudra bien se rapprocher un temps soit peu. C’est la réalpolitik qui le commande. Il est à prévoir que le président russe ne fera aucunes concessions au sujet de la Crimée ou de l’Est ukrainien.

Les discussions qu’il aura aujourd’hui à Paris avec Angela Merkel et François Hollande le démontreront à mon avis une fois de plus. Il s’est enferré dans une situation de non-retour. Ce n’est en aucune manière un homme à remettre en question sa rigidité. Il n’en démordra pas, malgré les sanctions économiques que son pays doit subir. Mieux souffrir que de faire des concessions. Mais dans la situation actuelle en Syrie ou ailleurs, seul le dialogue, même si c’est un dialogue de sourds, doit être maintenu coûte que coûte. Le prochain président américain devra faire de même. Cela demande beaucoup de doigté. Je pense que les problèmes abordés sont d’une importance capitale et qu’il faudra bien les régler d’une certaine manière. Il est évident qu’il faudra arrêter au plus vite l’érosion des relations politiques entre la Russie et le reste du monde. Ce n’est pas à coup de gueules intempestifs qu’il sera possible de le faire. Une fois les deux puissances se trouvent nez-à-nez et devront tout faire pour calmer le jeu. Cet état de fait rappelle les tensions existantes avant la chute du mur de Berlin. Dans un tel contexte il est évident que Madame Clinton, en cas d’investiture, soit obligée elle aussi de mettre de l’eau dans son vin, même si cela la dérange au plus haut point. Je ne vais pas dire que cet avenir bien précis puisse influencer les résultats, mais il ne faut pas l’ignorer.

pm

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/10/19/presidentielle-americaine-j-20-barack-obama-provoque-donald-trump_5016102_829254.html

Pierre Mathias

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