L’ancien premier-ministre portugais et l’actuel Haut commissaire aux réfugiés devrait devenir le prochain secrétaire-général de l’ONU. Ce socialiste modéré et pro-européen convaincu aurait d’après les membres du Conseil de sécurité les compétences pour remplir les exigences de ce poste, souvent ingrat en ce qui concerne ses prérogatives. D’un côté une importance relative dans un monde de plus en plus ébranlé, de l’autre une paralysie occasionnée par les vrais décideurs de cette organisation internationale. Antonio Gueterres sait ce qu’il l’attend. D’interminables négociations qui souvent s’enlisent au cours du temps. Il devra être avant tout un diplomate, dont le but est de colmater plus ou moins les brèches. De la nature même du cahier des charges il ne peut qu’être un modérateur s’efforçant de calmer les esprits. Mais est-ce vraiment ce qu’on devrait attendre du patron de l’ONU ? Ne serait-il pas souhaitable qu’il prenne les rennes? Il le fera comme l’ont fait ses prédécesseurs, mais le succès ne pourra qu’être limité. Il le sait probablement, connaissant à fonds les tares de l’appareil. Dans une telle optique Antonio Gueterres ne sera pas plus mauvais ou meilleur que les autres. Toutes ces prémisses m’incitent à me poser des questions. Ne serait-il pas souhaitable de revaloriser cette fonction ? De lui donner une vrai marge de manœuvre ? Pour ce faire il serait indispensable de changer le casting. Je pense qu’il est nocif de nommer en quelque sorte, des politiciens en fin de parcours pour assumer de telles responsabilités et ceci malgré leurs atouts. Je suis d’avis qu’un Secrétaire général ne peut pas être une personne sur le retour qu’on place sur une voie de garage, afin de lui donner un sucre pour ses mérites antérieurs.
Il est clair que les membres désignent quelqu’un qui ne dérange pas trop, mais est-ce le but qu’on assigne à l’ONU ? Il faudrait avoir à sa tête une personne qui dérange, qui se trouve à égalité avec tous les chefs d’États. Tant que cette structure sera maintenue, il est à craindre que l’influence de cette organisation mondiale soit limitée. Il faudra donner à Antonio Gueterres toutes ses chances. Il serait souhaitable qu’il apporte un nouveau profil à ses fonctions. Non seulement celui d’une personne qui répare les pots-cassés mais qui anticipe. Il serait temps qu’à New York, Genève ou Vienne des initiatives courageuses voient le jour. Si on veut améliorer la marche du monde, il serait temps d’être courageux et de ne pas se soumettre aux quatre volontés de certains décideurs. Il faudra résister et être peu commode. En enrobant les affaires de diplomatie, on paralyse tout le système. Il faut enfin se délester de la volonté de vouloir arranger tout le monde. Ce n’est pas possible. Trop souvent les compromis ont été des détonateurs et ont perturbé encore plus la fébrilité ambiante. Mais il y a aussi un exemple prouvant que la communauté internationale n’est pas seulement un bloc inamovible. Je veux parler de l’accord en ce qui concerne le climat. C’est la démonstration qu’il est parfois possible que le bon sens s’impose. Cela devrait être aussi le cas pour les conflits. J’ose espérer qu’Antonio Gueterres viendra à la rescousse !
pm