Le problème des enfants traumatisés par la guerre ou par des attentats comme celui de Nice, est une bombe à retardement. Beaucoup parmi eux auront des séquelles psychologiques tout au long de leur vie. Des existences empoisonnées pas des psychoses. Tous ceux qui enseignent en savent quelque chose. Les échecs scolaires sont souvent programmés, la petite délinquance et la dépendance des drogues ou de l’alcool sont les conséquences. Il faut vraiment avoir un caractère de fer pour supporter de telles troubles au cour d’une jeunesse. J’ai connu des adultes qui avaient passé à Auschwitz étant petit. Certains ont pu se débarrasser comme par miracle de leurs cauchemars, d’autres se sentent encore aujourd’hui traqués. Il est certain qu’un suivi psychologique est d’une grande importance, mais il est malheureusement aussi clair, que beaucoup de parents ne mesurent pas l’importance d’une telle thérapie. Ces traumatismes peuvent conduire à une isolation complète, qu’il est difficile de détecter lorsqu’on est pas un psychologue. C’est pourquoi il est d’une importance vitale de prendre en charge ces enfants le plus rapidement possible afin d’éviter le grand plongeon. Si le nombre des attentats augmentaient encore ainsi que les guerres civiles, il est évident que nous nous trouverions devant des problèmes difficiles à gérer.
Je veux prendre l’Allemagne en exemple qui a accueilli un grand nombre de migrants venant de Syrie. Les jeunes sont souvent séparés de leur parents et doivent se débrouiller dans une société qui leur est étrangère. Bien des enfants ne savent pas où est passé leur famille. Ils sont bien sûrs recueillis par des allemands, mais le traumatisme reste présent. D’une part la confrontation avec une culture, dont ils ne parlent pas la langue, de l’autre des mœurs qui leurs sont étrangères. Il n’est pas étonnant que dans un tel contexte il peut y avoir des excès, en particulier en ce qui concerne les femmes. Je serais le dernier à vouloir excuser un comportement machiste, mais force est de constater que dans le contexte actuel il est difficile d’intégrer de tels réfugiés. Ils ont connu jusqu’alors une société très stricte en ce qui concerne le comportement entre les sexes ; ils se sont pliés à l’autorité patriarcale. En plus de leur traumatisme dû aux violences, ils sont comme perdu au sein d’une société libertaire pour qui les tabous sont d’un autre âge. Malgré l’optimisme affiché par la chancelière en ce qui concerne l’Allemagne, il faudra beaucoup de temps pour que les plaies se referment. Il serait bon d’en être conscient et ne pas demander l’impossible à ces jeunes.
pm