700 chefs d’entreprises sont descendus en motocyclettes peintes en bleu les Champs-Élysées pour mettre un terme à la morosité. Je salue une telle initiative car je sais quel dommage peut causer le défaitisme. Je ne suis pourtant pas un adhérent de la méthode Coué, qui est souvent un leurre. Vouloir à tout prix faire croire aux gens que le bonheur est à portée de main sans preuves évidentes, peut faire office de boomerang. Il ne s’agit pas de faire des promesses plus ou moins cohérentes, car cela ne peut aider personne. Mais la démarche contraire est aussi néfaste. Vouloir présenter toute l’économie française comme un amas de ruines est inadmissible. Cela équivaut à un suicide, car toutes motivations en sont exclues. La sinistrose est un virus grave. Il est souvent dû au psychisme. Si on voit constamment devant soi un mur infranchissable, il ne peut pas y avoir de progrès. C’est ce qui se passe ici peut paralyser tout l’outil économique. Non, la France est pourvue de moyens efficaces pour affronter la crise. Si dans les moments les plus noirs de l’histoire, le peuple n’avait pas eu de rebond, tout aurait sombré dans le malheur. L’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle n’aurait pas eu de suite, si les citoyens dans leur ensemble avaient abdiqué. Ils ne l’ont pas fait, car cela ne correspondait pas à leur caractère de se laisser entraîner dans le néant. La situation d’alors était sans comparaison avec ce qui se passe actuellement. Il y avait de quoi désespérer. C’est ce qui devrait être dit haut et fort. Il s’agit aujourd’hui de mettre la main à la pâte, de chasser les démons qui nous font suer. Les chefs d’entreprises ont raison lorsqu’ils se cabrent devant tant de défaitisme. Les ressources de l’industrie ne sont pas taries, au contraire. Au lieu de se plaindre constamment, chacun d’entre-nous devrait se forcer à montrer de la joie de vivre. Pour pouvoir glaner des fruits, il faut y croire, même si cela demande un effort.

La dépression, si justifiée soit-elle, est une entrave à ce que je nommerais un élan novateur. Il s’agit de se remettre constamment en question, de suivre une voie qui pourrait paraître non conventionnelle. N’oublions pas que la créativité et l’audace sont des attributs du peuple de France. Pas la crainte de quitter le sentier des habitudes. Elles sont parfois dépassées et freinent tout esprit d’initiative. C’est ainsi que je peux traduire l’action des chefs d’entreprises. Il faut aussi que l’humour puisse avoir sa place au sein de la société. Non pas pour faire rire où il n’y a pas lieu de le faire, mais pour au contraire décrisper une situation figée. C’est un bon moyen pour envisager un peu plus de joie de vivre. Mais cela ne peut pas aller sans luttes. Lorsque je fais le bilan de ma vie, force est de remarquer que ce n’est que dans l’audace que j’ai pu subsister. Tous les ingrédients qui sont nécessaires afin de ne pas sombrer, étaient absents de ma biographie. J’ai quitté l’école sans diplômes et sans formation professionnelle et pourtant j’ai fait un chemin des plus imprévus. J’occupais un poste qui normalement n’était que réservé à des universitaires. Je suis un autodidacte qui n’a jamais abandonné. Que me restait-il d’autre à faire ? La preuve que toutes pertes d’espoir ne conduit à rien.

pm

http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/27595-eco-chefs-entreprises-defilent-mobylettes-bleues-paris.html

Pierre Mathias

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