S’il n’y avait pas défection de Donald Trump, le grand-oral entre lui et Hillary Clinton devrait avoir lieu à le 26 septembre à Hemstead dans l’État de New-York. Ce rituel est d’une grand importance dans le déroulement des élections américaines. Il marque l’entrée de la dernière ligne droite. Les débats deviendront de plus en durs. C’est la possibilité pour les candidats de montrer leurs connaissances des dossiers, de leur capacité de gouverner. Il est à prévoir que Trump essayera de s’esquiver en proférant des menaces envers la démocrate. Serait-ce enfin pour le peuple américain la possibilité d’y voir plus clair ? Le populisme prendra-t-il encore plus le dessus lors des quatre-vingts-dix minutes que devrait durer cette joute oratoire ? Comblera-t-il son ignorance en proférant des injures ? Cela s’est avéré utile pour cet homme qui ne peut que subsister ainsi. Mais il est a craindre que bon nombre de personnes y trouvent leur plaisir. Comme il a adopté le langage du « Café du Commerce », il trouvera des adhérents comme tous ceux qui se sentent dépassés par les événements nationaux et mondiaux. Croient-ils vraiment que la situation s’améliorera par des coups de gueule ? Hillary Clinton sera probablement parfaitement préparée et connaîtra bien les dossiers. Mais suffira-t-il d’égrener sa parfaite analyse de la situation américaine? Ne ressemblera-t-elle pas à une première de classe ? Il est connu que ce genre d’individus n’est pas forcément aimé. J’ai bien peur que tout passe par les tripes, que la réflexion soit considérée comme étant l’apanage d’une élite. Cela risque d’arriver. La candidate semble être pour beaucoup inatteignable. L’intelligence n’est pas forcément un moyen efficace pour gagner les foules. Elles prennent plutôt en compte le grand spectacle que devrait être ce genre de bataille. Tous les moyens sont permis. L’injure et la mauvaise foi en font partie. « Il est au moins des nôtres ! », tel l’avis de la frange prolétaire de l’électorat. Des blancs au revenu modeste qui ont peur de perdre leurs acquis. Il n’est pas étonnant que le racisme et l’exclusion soient de mise. Peut-être une dernière tentative de freiner la suprématie des descendants européens.

Qu’ils se le disent, l’aspect démographique est en faveur de la mixité. Les afro-américains et les latinos reprendront le flambeau d’ici 2050. Une évolution impossible à freiner. Au lieu de trouver des solutions communes, ils préfèrent se cabrer. Donald Trump vient à propos, d’où la catastrophe dans laquelle pourrait sombrer la nation. Le rôle de Madame Clinton sera de témoigner de la confiance quant à l’avenir. Une politique d’ouverture, tout le contraire des opinions de son rival. Elle devra aussi être sympathique, se démarquer complètement de son image d’efficacité et laisser parler son cœur. Elle devra montrer de la retenue concernant ses analyses, ne pas passer pour une forte en thèmes. Il lui sera difficile d’endosser l’habit d’une femme d’intérieure ou celui d’une mère attentionnée. Son volontarisme pourrait lui jouer de mauvais tours. Elle se devra d’être modeste, ne pas afficher de carriérisme. Ce sera pour elle le cap le plus difficile à franchir. Les téléspectateurs devront avoir l’impression qu’elle est une d’eux, quelle les comprend.

pm

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/09/05/election-americaine-les-deux-candidats-preparent-leur-debat-de-la-fin-du-mois_4992945_829254.html

Pierre Mathias

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