Il y a des sujets incontournables, comme ceux du burkini. Le Conseil d’État a pris la décision de rendre caduque les arrêtés municipaux interdisant aux musulmanes de le porter à la plage. Cet habit recouvrant tout le corps et aussi le visage est peut-être un signe militant de l’islam dur et pur. Il n’est en aucun cas innocent. Une marque de plus démontrant d’une manière magistrale la situation des femmes dans ce genre de société. Pour ma part j’ai du mal à accepter qu’elles se plient à un tel acte vestimentaire, qui théologiquement parlant, n’a pas de raison d’être. Le Coran n’oblige personne à se cacher derrière des voiles ou dans des burkas. Dans un pays d’où vient la charte des droits de l’homme, une certaine provocation. Je peux comprendre Manuel Valls lorsqu’il écrit sur Facebook qu’il déplore la décision des juristes d’empêcher les maires d’interdire le port du burkini à la plage. Et me voilà en pleine contradiction. D’une part mon esprit de tolérance me dicte que toutes astreintes des libertés individuelles doivent être éradiquées, que d’un autre côté nous avons nous aussi des acquis que nous voulons voir respectés, comme ceux des droits de la femme. Puis il y aurait aussi la réciprocité. Je condamne énergiquement le port du bikini dans des pays où la coutume s’y oppose. S’y conforter ne me choque pas. Que je le veuille ou non, je dois me soumettre dans les pays qui m’accueillent aux lois pratiquées par eux. En contre partie il serait temps que des concitoyens d’origine islamique prennent en compte notre manière de vivre. Ce n’est pas à eux d’imposer quoi que ce soit, d’autant plus que le port du burkini peut être considéré comme une provocation politique. J’insiste sur cette dernière dénomination. En contrepartie j’appelle de tous mes vœux que la religion musulmane soit respectée. Elle fait partie intégrante de la République et doit être traitée comme telle. Je suis un partisan de la construction de lieux de cultes dignes de ce non. Aussi de la formation d’imams respectant la constitution.
La laïcité n’est pas une notion lancée à la va-vite. Elle fait partie intégrante de notre manière de gérer la société. Un fait incontournable pour tous, aussi pour ceux qui préconisent autre chose. Nos amis musulmans devraient en prendre acte et faire en sorte de ne pas encore faire monter plus la tension. Je crains que l’extrême-droite face de la surenchère concernant le burkini. Comme s’il était nécessaire de jeter encore de l’huile dans le feu. Toutes ces raisons me conduisent à me remettre en question. Je sais parfaitement bien qu’en prônant une telle rigueur, je ne me ferai pas des amis. Je ne veux pas non-plus qu’un tel thème soit instrumentalisé à des fins politiques. L’exclusion sous toutes ses formes doit être condamnée. Ce point précis a probablement incité le Conseil d’État de prendre une telle décision. Mais que faire lorsque des couches bien précises de la population se mettent en touche ? Peut-on les obliger à s’intégrer ? La question du burkini dépasse de loin un aspect vestimentaire. Elle est un signe qu’il ne faudrait pas ignorer, celui de l’échec magistral en ce qui concerne l’égalité. Peut-être un acte de résistance pour nous réveiller ? Nous sommes dans de beaux draps !
pm