Une jeune fille de 16 ans a été mise en examen et écrouée car elle a prétendu vouloir commettre un attentat. Une fois de plus l’islamisme sévit. Qu’a-t-il pu se passer dans la tête de cette adolescente ? Comment a-t-elle pu être ainsi endoctrinée ? L’a-t-elle été vraiment ou est-ce plutôt un déséquilibre mental qui a pu l’inciter à un tel projet ? Est-ce une forme de suicide ? Une fois de plus il y a dû avoir un terreau favorable. Il est significatif que la plupart des terroristes sont très jeunes. Je veux essayer de comprendre pourquoi ils en arrivent là. Ils doivent se sentir mal dans leur peau, car ils vivent en périphérie. Sont-ce des familles plus ou moins bien intégrées dans notre société ? Il n’y a pas de règles absolues, mais on peut partir du principe qu’il doit y avoir un problème d’identité. Est-ce la recherche d’une assise plus solide qui les pousse dans les bras des intégristes ? Peut-être mais ce n’est pas obligatoire. Il y a aussi le problème de la sexualité. Dans les familles musulmanes le mode de vie des jeunes est en décalage par rapport à un comportement laïc. Lorsqu’il est question de libertés, il y a une autre approche. Sans que nous ayons obligatoirement affaire à une jeunesse dévoyée, les rapports entre garçons et filles sont d’une autre nature. Je pense qu’il doit être très difficile de vivre dans une tradition qui réclame des femmes beaucoup de réserve, plus encore une retenue complète. Dans un acte terroriste il y a toujours un aspect émotif. Sans lui, il ne serait guère envisageable que des jeunes sacrifient leur vie de cette façon. Peut-être le fait de mourir leur apporte une apothéose qu’ils n’auraient jamais eu en vivant normalement. Ne serait-il pas envisageable que de tels crimes soient des rites d’initiation ? Ces derniers peuvent être absolus, comme l’est souvent la jeunesse.

Il est difficile pour moi de me mettre dans la peau de cette jeune fille, mais je pense que le désarroi et le manque de dialogue a joué un rôle important. Si j’en crois l’article du Monde, elle a tout fait pour être repérée. En publiant ses diatribes sur internet, elle devait parfaitement savoir, qu’elles ne resteront pas lettres-mortes. Est-ce un cri de détresse ou au contraire une certaine désinvolture ? Ce sera le travail d’un psychologue de creuser ce secret. Les forces de l’ordre ont bien fait d’intervenir. Malgré tout je ne sais pas quelle part de responsabilité elle a. A-t-elle été endoctrinée ? Si c’était le cas, c’est là que je vois les vrais responsables. Leur choix est déterminant. Ils savent que ceux qui sont prêts à sacrifier leur vie, sont des candidats au suicide. Que même sans idéologie ils sont en danger. Il est très difficile de repérer de telles personnes. Elles vivent souvent dans un certain anonymat. À priori ce ne sont pas de potentiels tueurs ou criminels. Bien sûr il y a d’autres éléments, mais dans le cas de cette mineure, elle a un casier judiciaire vierge. C’est ce qui rend si difficile la lutte contre la violence. Il est clair que pour un candidat à la mort, le fait d’avancer une motivation idéologique peut lui faciliter le passage de vie à trépas. Mais ce n’est pas à mon avis la cause originelle de tels meurtres. Je la vois plutôt dans le cadre psychique. C’est ce qui rend si difficile une évaluation.

pm

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/08/08/une-mineure-qui-disait-vouloir-commettre-un-attentat-en-france-mise-en-examen-et-ecrouee_4980012_1653578.html

Pierre Mathias

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