Lorsque les supporteurs anglais en viennent aux mains, il y a de la casse. Des hordes de personnages plus ou moins alcoolisés ont déferlé au Vieux-Port de Marseille et ses environs. Il y a eu des blessés, dont un grave. Des scènes qui se déroulent toujours à nouveau lorsqu’il y a des matchs. Comme si ces brutes n’avaient que la violence en tête. C’est un état de faits qui décrit bien dans quel état d’âme nous nous trouvons en Europe. Un sentiment de vide, d’angoisse dû au désarroi d’une société qui a perdu ses assises. Un nationalisme qui trouve sa raison d’être dans la violence et dans l’exclusion. Oui, nous portons tous une responsabilité. Il serait erroné de tourner nos yeux ailleurs en prétendant que cela ne nous regarde pas. Ces hooligans vivent leur extrémisme à coups de poings et en proférant des paroles discriminatoires. Beaucoup d’entre-eux sont des racistes et adhèrent de ce fait aussi à l’idéologie nazie ou celle de l’extrême-gauche. Des gens qui rejettent la démocratie et avant tout la tolérance. Comme fan de ce sport que j’apprécie par son esprit d’équipe, je ne peux que condamner de tels explosions. Je pense que les fédérations et les clubs de football devraient être plus strictes par rapport à leurs supporteurs. Il devrait être possible de pénaliser encore bien plus les instances responsables en cas de violence. Cela engendrait aussi une lutte effective contre des paroles injurieuses et racistes qu’on entend constamment au cours des matchs. Le foot, qui devrait être l’image du respect d’autrui, ne doit pas être souillé ainsi. Mais ne nous faisons pas d’illusions. Les groupes extrémistes, que ce soient des partis ou des associations, ont bien compris la signification d’un message médiatique.
En poussant les supporteurs dans des recoins extrémistes, ils sèment la peur. Ils représentent bien les options populistes de certains leaders, comme c’est le cas de Donald Trump aux États-Unis. Les mots peuvent tuer ! Il faudrait que cela soit compris. L’attitude primitive des hooligans trouve son terreau dans des déclarations telles que celle du racisme proféré contre les hispaniques par exemple. Des paroles qui incitent à la violence. Ce qui s’est passé hier à Marseille dépasse de loin le fait divers. Il faut y voir l’expression d’une politique qui s’est fixée comme but, de « faire parler la rue ! ». Je prédis que ce mouvement trouve sa raison d’être en politique, que nous nous trouvons au tout début d’un processus auto-destructeur. Il n’y a qu’un pas à faire pour que ces mouvements d’humeur soient le moteur d’une révolution nationale. Une manière peut-être d’arriver à déstabiliser notre société par des actes ayant pour but de nous intimider. N’oublions pas que les SA, pendant la République de Weimar, se recrutaient dans des milieux identiques à ceux des supporteurs. Nous avons le devoir comme démocrates de nous y opposer de toutes nos forces. Ces troubles-fêtes devraient être punis en conséquence. Je doute fort que cela soit le cas, car la police et la justice elles aussi, sont contaminées par ce virus. Il ne faut pas pour autant baisser les bras. J’ai malheureusement l’impression que c’est le cas. N’avons-nous pas jaugé le danger ? Avons-nous abdiqué ? Telle mon impression !
pm